Une page de « Conseils aux femmes » pour éviter de subir des violences prenait des accents culpabilisants.
Après 10 mois sans réaction, quelques heures de tollé sur internet ont poussé le ministère de l’Intérieur à supprimer une page de « Conseils aux Femmes » terriblement paternaliste.
Cette page se voulait un espace de « Conseils aux femmes » pour éviter de subir violences et viols, en particulier dans l’espace public. Comme le résume l’association ‘Genre et ville’, ce texte « leur intimait, ni plus, ni moins, de rester chez elles, après les avoir décrite comme biologiquement vulnérables ».
(Ces « conseils » ne sont donc plus visibles sur le site du ministère, mais ‘Genre et Ville’ les reproduit en bas de cette page).
En janvier 2013, l’association avait interpellé le ministère des Droits des femmes. La ministre Najat Vallaud-Belkacem leur avait alors répondu : « Je veillerai à débarrasser les sites de ce type de scories. »
Pourtant, six mois plus tard, la page n’avait pas été modifiée.
Il a fallu un article rageur de la blogueuse Crêpe Georgette, le 16 octobre, et d’autres reprises dans les heures qui ont suivi, pour que la situation évolue enfin. Dès le lendemain, la page contestée disparaissait du site du ministère de l’Intérieur.
C’est désormais un texte issu du ministère des Droits des femmes qui vient remplacer cette page. Il ne s’agit plus ici de conseils pratiques, mais d’un détail des politiques menées par le gouvernement contre les violences faites aux femmes. « Ces violences s’inscrivent dans un continuum, qui trouve sa source dans les stéréotypes de genre et qui se prolonge jusqu’aux crimes sexuels et aux meurtres conjugaux », souligne le texte. On respire ; les femmes ne sont plus seulement des victimes « en raison de leur sexe et de leur morphologie ».