La députée Sophie Auconie et la sénatrice Annick Billon lancent l’initiative #LaVilleAuxDames. Elle demandent « que chaque commune de France s’engage en faveur de l’égalité sur l’espace public ».
« La ville est faite par et pour les hommes », rappelait le géographe Yves Raibaud à l’occasion du colloque des Nouvelles NEWS sur « le sexe de la ville ».
C’est le même constat qui ouvre le communiqué de deux parlementaires centristes, mercredi 22 novembre : « Nos villes sont genrées. Elles sont aux hommes ». La députée Sophie Auconie et la sénatrice Annick Billon, élues UDI, proposent « que chaque commune de France s’engage en faveur de l’égalité sur l’espace public en baptisant du nom d’une femme, une rue ».
Sophie Auconie est vice-présidente de l’UDI en charge de la féminisation (elle a encore beaucoup de travail, puisque c’est le parti qui a le moins respecté la parité des candidatures aux dernières législatives), Annick Billon préside la délégation aux droits des femmes du Sénat.
Elles ont baptisé leur initiative #LaVilleAuxDames. Malin : La Ville-aux-Dames est le nom d’une commune d’Indre-et-Loire, département où Sophie Auconie a été élue députée, et dont la quasi-totalité des rues portent des noms de femmes.
La place des #Femmes dans l’espace public n’est pas accessoire. C’est pourquoi avec @AnnickBillon nous proposons que chaque commune de France, s’engage en faveur de l’égalité sur l’espace public en baptisant du nom d’une femme, une rue : #LaVilleAuxDames #DirectAN pic.twitter.com/SFGBPJKRDU
— Sophie Auconie (@Sophie_Auconie) November 22, 2017
« Non, la place des femmes dans l’espace public n’est pas accessoire », et pourtant « le constat est sans appel », insistent les parlementaires : « 6%, c’est la proportion que l’Histoire a laissée aux femmes illustres pour la dénomination de nos rues ».
Un chiffre sans doute tiré d’une étude publiée en 2014 par l’association Soroptimist : dans les 111 communes françaises où sont implantées ses clubs, un tiers des rues portent des noms de personnalités, parmi lesquelles seules 6% mettent à l’honneur une personnalité féminine (ce sont donc 2% de l’ensemble des rues qui portent des noms de femmes). La ville de Tours, dont Sophie Auconie est conseillère municipale de la majorité, ne fait pas exception : seule 1,8% des rues y portent le nom d’une femme, rappelait l’association Osez le Féminisme à l’automne 2016
Ces dernières années, plusieurs villes se sont engagé à donner plus de visibilité aux femmes sur les plaques (Voir : Quand les noms de rues se féminisent). Le 21 novembre, la ville de Paris annonçait qu’elle donnerait le nom de Françoise Héritier, décédée quelques jours pus tôt, à une structure ou un établissement public.
Sur proposition de @Anne_Hidalgo et de l'exécutif municipal, le #ConseildeParis vient d'adopter un vœu à l'unanimité pour donner le nom de Françoise Héritier à une structure ou un établissement public @Paris en hommage à cette grande féministe et militante des droits humains ! pic.twitter.com/gswD9jbnMf
— Hélène Bidard (@Helenebidard) November 21, 2017