Elles croyaient pouvoir rester en dehors de cette affaire d’Etat qu’est devenu le foot. Hé bien non ! Voilà que plusieurs journaux titrent, avec ou sans point d’interrogation : mauvais résultats au Mondial, la faute aux femmes.
On peut le lire dans La Parisienne, supplément féminin du Parisien. Ou avec un ton un peu plus indigné dans Elle. Ces articles reprenant les accusations étalées dans plusieurs journaux à l’étranger.
Et qu’est-ce qui vaut aux femmes l’honneur d’être ainsi désignées coupables ? Attention, le raisonnement est acrobatique. Equipe d’Espagne : une très belle journaliste sportive est fiancée avec le gardien de but. Elle couvre le Mondial, donc elle se trouve avec les autres journalistes pas très loin de la cage où officie son fiancé. Et ça, ça le chamboule Iker Casillas. Donc il encaisse un but. Mais qu’on lui mette une burqa à cette journaliste ! CQFD : la débâcle du foot, c’est les femmes.
Pas convaincu ? Une autre histoire hante la presse anglaise cette fois-ci : la main du joueur anglais qui a provoqué l’égalisation avec les Etats-Unis. Cette main était guidée par l’ex-petite amie du joueur. Oui : celle-ci n’a rien trouvé de mieux que de lui annoncer une rupture avant le Mondial. C’est à peu près ce que l’entraineur de l’équipe d’Angleterre répand sans rire dans toute la presse anglaise, nous dit Elle… Où va se nicher une affaire d’Etat tout de même !
Et les femmes françaises ? Rien pour l’instant. Quoi que, cette Zahia… Il se trouvera bien quelqu’un pour dire qu’elle est coupable. Et si ce n’est pas elle, ce sera sa sœur ou l’une des siennes. Moralité : derrière la déconfiture d’un homme il y a toujours une femme. Une autre façon de raviver le sketch de Guy Bedos, pourtant très ancien mais terriblement actuel « toutes des sal… ».