Martine Aubry fait pression pour que les parlementaires socialistes se plient aux règles de non-cumul. Pas si simple.
On n’a pas fini d’entendre parler du cumul des mandats. La première secrétaire du PS s’est taillé un franc succès chez les militants, à l’université d’été du parti, en rappelant aux parlementaires socialistes qu’ils doivent abandonner leur mandat exécutif local, au plus tard en septembre. D’autant que cette règle de non-cumul avait été adoptée à 71% par les militants socialistes en 2009.
Martine Aubry répète ce message dans une lettre adressée mardi 28 août à tous les parlementaires socialistes, leur demandant d’être « exemplaires » avant même le vote d’une loi anti-cumul s’appliquant à tous les partis, promise par François Hollande. Ce devrait être pour 2014, a confirmé le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidaliès. Le sujet figure par ailleurs au menu de la Commission de moralisation de la politique, qui doit rendre ses conclusions en novembre.
Mais la pilule a toujours du mal à passer chez certains éléphants. Pas pour moi, a argumenté le président du groupe socialiste au Sénat, François Rebsamen, qui « plaide pour que les sénateurs qui représentent les collectivités locales puissent garder leur mandat local ».
Ce que tout le monde pense?
L’opposition n’a pas tardé à s’emparer du sujet. Pour le patron de l’UMP Jean-François Copé, François Rebsamen « a dit tout haut ce que tout le monde pense, à gauche comme à droite. » On reconnaît là l’art de l’exagération du député-maire et président de la communauté d’agglomération de Meaux. Car même au sein de son parti certain-e-s s’opposent au cumul des mandats. A l’automne 2011, des députés UMP avaient ainsi déposé une proposition de loi visant à rendre incompatible le mandat de député et de sénateur avec l’exercice des fonctions de président de conseil régional, de président de conseil général et de maire d’une commune (ou président d’une collectivité territoriale) de plus de 100 000 habitants.
Au début du mois d’août, le journal Le Monde soulignait que la France est championne du cumul des mandats, une pratique qui concerne environ 80% des députés et sénateurs. Le groupe socialiste de l’Assemblée nationale comptait pas moins de 207 cumulards sur 297 députés.