La fonte a atteint cette année un niveau record. L’océan arctique pourrait être totalement libre de glace en été dès les années 2030. Soit 50 ans avant le scénario noir établi par le GIEC en 2007.
« Nous voilà maintenant en territoire inconnu » : c’est le signal d’alarme lancé par Mark Serreze, le directeur du NSIDC. Selon le Centre national de données sur la neige et la glace, organisme états-unien qui s’appuie sur des données de la NASA, la surface gelée de l’océan arctique est aujourd’hui la plus faible jamais observée. Avec 3,4 millions de km2 à la mi-septembre, la glace couvre deux fois moins de surface que la moyenne des années 1979 (date du début des observations par satellite) à 2000.
« Nouvelle situation climatique »
« On savait depuis longtemps que la planète se réchauffe, et que les changements les plus prononcés se verraient d’abord en Arctique. Mais peu d’entre nous s’attendaient à ce que le changement soit aussi rapide », poursuit Mark Serreze.
Et ce qui inquiète les scientifiques est le risque d’un cercle vicieux. Moins la glace arctique est importante, plus sa fonte est rapide. « Il devient de plus en plus clair que l’Arctique se trouve dans une nouvelle situation climatique, où une combinaison de glace plus fine et de températures de l’air et de l’eau plus élevées ont pour résultat des pertes de glace plus importantes chaque année », juge Julienne Stroeve.
Selon cette glaciologue du NSIDC, l’océan pourrait se retrouver complètement libre de glace en été d’ici 2030. Dans leur rapport qui avait alerté le monde sur le réchauffement climatique, en 2007, les scientifiques du GIEC tablaient sur une disparition complète de la banquise estivale aux environs de 2080.
Image NASA : la glace arctique à son minimum le 16 septembre 2012. La ligne jaune représente la moyenne des années 1979-2000.