
Sous la pression d’une trentaine de Démocrates anti-avortement, et d’un intense lobbying de l’Eglise catholique, la Chambre a adopté un amendement restrictif. Il proscrit l’utilisation des fonds de l’Etat pour toute assurance incluant le remboursement de l’IVG. En somme, « cela interdirait à des millions d’Américaines de souscrire une assurance qui couvre l’avortement », estime le New-York Times. Beaucoup pourraient même perdre leur couverture actuelle, fournie par leur employeur, si celui-ci décide de la transférer sous le nouveau régime général permis par la loi.
Un compromis était pourtant sur la table. Ils autorisait des fonds fédéraux ou de certains Etats à financer en partie des assurances complémentaires couvrant l’avortement. Mais les anti n’ont pas cédé. Pas d’argent public pour l’avortement. La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, pourtant ardente défenseure des droits des femmes, a dû se résigner à inclure cet amendement pour faire passer l’ensemble de la loi. Chez d’autres élues, cette offensive anti-avortement ne passe pas. « Cet amendement sera la plus grande restriction aux droits des femmes au libre choix que j’aurai vue dans ma carrière », s’est indignée la Démocrate Diana DeGette. Le New York Times y voit « la plus grande victoire des opposants à l’avortement depuis des années ».
Mais la bataille parlementaire n’est pas finie. La loi doit maintenant passer devant les Sénateurs, qui vont se pencher sur une autre version. Là, les pro-avortement espèrent que le texte de compromis reprendra le dessus. Il a en tout cas été approuvé par la commission des Finances du Sénat et appuyé, hier, par Barack Obama.