Avant même la journée de mobilisation pour le droit à conduire, des vidéos circulent pour appeler les Saoudiennes à braver l’interdit. Et trois représentantes au Conseil consultatif les soutiennent.
Le droit à conduire pour les Saoudiennes. Cette revendication résonne plus fort que jamais. Elle a obtenu le soutien de trois femmes membres de la Choura – le roi avait ouvert ce Conseil consultatif aux femmes au début de cette année. Elles ont réclamé lors d’une séance la reconnaissance du droit des femmes à conduire – lequel n’est d’ailleurs pas spécifiquement interdit par un texte ; il s’agit d’un interdit culturel.
Alors que des femmes « ont acquis des positions importantes dans le gouvernement et à l’ONU, la conduite leur reste interdite. Ce qui crée une image négative [pour le Royaume] à l’étranger », a expliqué la conseillère de la Choura Latifa Al-Shaalan à l’AFP.
Au-delà de la question d’image et de droit, sa consœur Haya Al-Mani mettait en avant le préjudice économique : « Pour qu’une femme puisse utiliser une voiture, elle doit employer un chauffeur. C’est un poids financier que beaucoup de familles ne peuvent s’offrir ».
Leur intervention n’a toutefois pas suscité l’adhésion : la centaine d’autres membres de la Choura n’ont répondu que par le silence.
Mais elle témoigne du retentissement de la campagne lancée le mois dernier pour inciter les Saoudiennes à défier le régime en prenant le volant. La journée de mobilisation est fixée au 26 octobre (Voir : 26 octobre, les Saoudiennes au volant).
Mais une militante n’a pas attendu cette date. Dès le 6 octobre, la militante Eman Al Nafjan diffusait deux vidéos de femmes ayant conduit dans les rues de Jeddah, la deuxième ville du pays, sans être inquiétées. Celle-ci a déjà été vue plus d’un million de fois. « Des femmes qui prennent le volant et prouvent que le ciel ne leur tombe pas sur la tête pour cela, ce sera un événement quotidien jusqu’au 26 octobre ! », a-t-elle lancé sur Twitter.