Le premier film de Benjamin Parent, « Un vrai bonhomme » s’attaque à une question bien actuelle : comment un adolescent timide peut-il se construire en s’éloignant du modèle masculin traditionnel ?
Cette semaine, coup de projecteur sur la comédie d’un jeune réalisateur, Benjamin Parent. « Un vrai bonhomme » questionne l’apprentissage de la virilité en suivant Tom, un garçon petit et discret confronté à l’épreuve ultime de son adolescence : intégrer un nouveau lycée où il ne connait personne. Heureusement, pendant son année scolaire, Tom peut s’appuyer sur les conseils de son grand frère Léo : savoir se battre et se faire respecter, survivre au bizutage, tenir l’alcool, entrer dans la bande des gros bras du lycée. En cela le grand frère-modèle ne fait que marcher dans les traces de leur père peu bavard, valorisant la compétition masculine avec une préférence évidente pour ce fils aîné qui excelle au basket… Comment réussir à trouver sa place en tant qu’homme (et éventuellement choper la plus belle fille du lycée) est un sujet classique et fédérateur depuis des siècles. Mais en 2019, le trajet ne suit pas les mêmes routes qu’hier. D’ailleurs, le sujet de ce « teen movie » à la française qui avance d’abord avec légèreté et humour sait peu à peu gagner en profondeur : un deuil traumatique pour toute la famille donne leur vraie densité à tous les personnages. Une jolie surprise.
« Un vrai bonhomme » (France, 1h 28) de Benjamin Parent avec Thomas Guy, Benjamin Voisin, Tasnim Jamlaoui, Isabelle Carré, Laurent Lucas, produit par Delante, distribué par Ad Vitam, en salle le 8 janvier 2020.