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Siège de l’AFP à Paris. Par KoS. CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons
Traitement des violences, place des expertes, règles de féminisation… l’Agence France Presse s’engage à améliorer la visibilité, « tant quantitative que qualitative », des femmes dans ses contenus.
Un grand pas pour la place des femmes dans la presse ? Dans un communiqué, mardi 9 janvier, l’Agence France Presse (AFP) annonce des initiatives pour « améliorer la représentation des femmes » dans ses contenus – dans ses dépêches écrites, mais aussi ses photos, vidéos et infographies. L’AFP étant un fournisseur majeur d’information pour les rédactions, cette visibilité devrait en toute logique se répercuter sur d’autres médias.
L’agence mettra en œuvre plusieurs recommandations issues d’un rapport commandé en mai dernier par sa directrice de l’information Michèle Léridon à deux de ses journalistes, Pauline Talagrand et Aurélia End. Cette dernière salue ce pas en avant.
https://twitter.com/AureliaEndAFP/status/950680002642759681
Un point spécifique de la « charte de bonnes pratiques éditoriales » de l’AFP rappellera ainsi à ses journalistes à « veiller à refléter la diversité de la société ». Et « un autre point sera consacré à la couverture des violences faites aux femmes à travers le monde, avec notamment une attention portée au respect des victimes. »
Une nouvelle version du Manuel de l’Agencier, guide pratique à l’usage des journalistes de l’AFP, fixera plus précisément « un certain nombre de règles et consignes ». Il proposera en particulier « des règles claires sur la féminisation des titres et fonctions ainsi que sur le traitement des violences conjugales ». C’en sera fini, par exemple, des expressions du type « drame de la séparation », sauf s’il s’agit de citations rapportées. Le collectif Prenons la Une – qui compte Aurélia End et Pauline Talagrand parmi ses membres – avait, dès la fin 2016, proposé aux rédactions des outils pour utiliser les mots justes afin de ne plus minimiser les violences faites aux femmes.
Lire : Pour en finir avec le « crime passionnel »
Le Manuel rappellera également la nécessité de « veiller à la diversification des sources – avec une place plus importante accordée aux expertes ». Il y sera aussi indiqué, précise l’AFP, « que la description physique ou vestimentaire, comme les mentions sur la situation familiale, ne doivent pas être réservées aux femmes. » Dès la fin décembre un mail adressé aux journalistes de l’agence évoquait cette nouvelle donne.
Très contente et fière de travailler dans une agence qui réfléchit véritablement au traitement médiatique des femmes et s'engage pour plus d'égalité 💪 Extrait d'injonctions qui vont être rajoutées au Manuel de l'Agencier (mail de la direction de l'information) #AFP pic.twitter.com/L7v66PMmXd
— Charlotte Durand (@ChaDurandAFP) December 26, 2017
« Ces mesures doivent permettre la visibilité, tant quantitative que qualitative, des femmes. Elles visent aussi à améliorer la qualité de nos contenus : la diversification des sources et une meilleure contextualisation de l’information ne pourront qu’enrichir notre production », souligne Michèle Léridon.
L’agence prévoit par ailleurs d’organiser « une session de formation à la couverture de faits divers avec un volet spécifique sur les violences faites aux femmes » ainsi que « l’organisation d’une demi-journée de sensibilisation sur la représentation des femmes dans les médias ».