
La sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand, en première ligne face à Donald Trump
La défaite en Alabama du candidat républicain Roy Moore, accusé de violences sexuelles, est une très mauvaise nouvelle pour Donald Trump… lui-même sous la pression de « briseuses de silence ».
Le candidat républicain au siège de sénateur de l’Alabama, Roy Moore, a perdu mardi 12 décembre l’élection qui lui était promise. Sa victoire aurait été un mauvais signal envoyé aux victimes de violences sexuelles. Plusieurs femmes l’accusaient en effet de les avoir agressées sexuellement, certaines alors qu’elles étaient mineures, il y a plusieurs années de cela. Ce que cet ultra-conservateur, fou de dieu, a toujours nié.
La défaite de Roy Moore ne tient pas qu’à ces accusations. Son racisme a fortement mobilisé l’électorat noir en faveur du démocrate Doung Jones – tandis que selon les sondages sortis des urnes, les femmes blanches ont très majoritairement voté pour le candidat républicain.
Mais, dans le contexte post-Weinstein, ce résultat sonne comme une nouvelle victoire pour les « briseuses de silence ». Et il devrait conduire le camp républicain à s’interroger sur son attitude face aux accusations de violences sexuelles. Le parti démocrate a, de son côté, déjà poussé deux de ses élus nationaux vers la sortie. Ce qui lui avait d’ailleurs donné plus de poids pour attaquer Roy Moore sur le terrain de la morale.
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Et il est un élu républicain tout particulièrement sous pression après ce résultat en Alabama : c’est Donald Trump. L’hôte de la Maison Blanche avait, malgré certaines réticences dans son camp, apporté tout son soutien à Roy Moore. La défaite l’atteint donc directement.
Pleins feux sur Trump
Sans compter que Donald Trump doit à nouveau répondre à des accusations de violences sexuelles. Durant la campagne présidentielle, en 2016, plusieurs femmes l’avaient mis en cause. Lundi 11 décembre, trois d’entre elles ont réitéré leurs accusations. Dans la foulée, plus de 50 élues démocrates ont demandé l’ouverture par le Congrès d’une enquête formelle sur les faits dont le président est accusé.
« Le président Trump devrait démissionner. Mais, bien sûr, il ne voudra rendre aucun compte. C’est pourquoi le Congrès doit enquêter sur les nombreuses accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles qui pèsent sur lui », résumait la sénatrice Kirsten Gillibrand, qui avait été la première à pousser l’élu de son camp Al Franken à la démission.
President Trump should resign. But, of course, he won't hold himself accountable. Therefore, Congress should investigate the multiple sexual harassment and assault allegations against him.
— Kirsten Gillibrand (@SenGillibrand) December 11, 2017
Donald Trump a réagi sur Twitter, comme à son habitude, en traitant ses accusatrices de menteuses, et en s’en prenant avec violence à Kirsten Gillibrand. Laquelle a fermement répliqué : « Vous ne pourrez pas me faire taire, ni moi, ni les millions de femmes qui sont sorties de l’ombre pour dénoncer l’incompétence et la honte dont vous entachez le Bureau Ovale ».
You cannot silence me or the millions of women who have gotten off the sidelines to speak out about the unfitness and shame you have brought to the Oval Office. https://t.co/UbQZqubXZv
— Kirsten Gillibrand (@SenGillibrand) December 12, 2017