« La cité des femmes », une carte de métro revisité dans laquelle les femmes ne sont pas oubliées, comme c’est le cas aujourd’hui. Une manière d’écrire l’Histoire en cessant de les invisibiliser.
Et si New York devenait une ville où les femmes sont vraiment représentées ? C’est ce que donne à voir un plan de métro revu et corrigé, publié le 11 octobre dans les colonnes du magazine The New Yorker. Une carte nommée City of Women, « La cité des femmes », réalisée par Molly Roy, Rebecca Solnit et Joshua Jelly-Schapiro
Ses autrices ont essayé de « rendre hommage à quelques une des plus grandes et importantes femmes de New York ». Ainsi, si vous voulez rejoindre le Queens depuis Manhattan, attrapez la ligne 4 à la station Peggy Guggenheim ou Audre Lorde, changez à Greta Garbo pour récupérer la M qui vous mènera à la station Lucy Liu ou Madonna. Si vous préférez continuer vers le nord-est, il suffira de descendre aux arrêts Serena Williams ou Billie Jean King. À Brooklin, les paroles de Carole King ou celles de Danielle Brisebois guideront vos pas. À moins que vous ne préfériez rejoindre Joan Baez à Staten Island.
« Les femmes, sont des personnes anonymes qui ont changé leur nom, celui de leur père, pour celui de leur mari, qui vivent dans la sphère du privé »
Pourquoi une telle carte ? Parce que « les noms perpétuent la sexualisation de New York » avance Rebecca Solnit. « Presque chaque ville est pleine de noms d’hommes, des noms qui sont des marqueurs de ceux qui exercent le pouvoir, de ceux qui ont fait l’Histoire et qui détiennent des fortunes, de ceux dont on se souvient. Les femmes, elles, sont des personnes anonymes qui ont changé leur nom, celui de leur père, pour celui de leur mari, qui vivent dans la sphère du privé et qui sont relativement oubliées, à quelques exceptions près ».
À Paris, sur 301 stations de métro, seuls 3 portent le nom d’une femme. Dans le même sillage, l’artiste Silvia Radelli avaient entrepris en 2014 de « raconter une autre Hisotire » avec Métrofeminin, un plan revisité du métro parisien où les noms masculins – ou neutres – devenaient des noms féminins, en hommage « à des femmes porteuses de destins étrangers et magnifiques. George Sand remplaçait Victor Hugo, Pyramides devenait Nefertiti et Oberkampf laissait la place à Coco Chanel…
« Quand je regarde des films d’actions dans lesquels les femmes sont les protagonistes, comme Crouching Tiger, Hidden Dragon ou Hunger Games, j’ai le sentiment d’être surhumaine, indomptable. C’est comme une drogue de puissance et de confiance », raconte Rebecca Solnit, mettant ici en exergue l’importance de la représentativité à l’écran, mais aussi dans l’espace public. Une façon de donner confiance aux femmes, de leur raconter une histoire dans laquelle elles comptent. « Cette carte est leur mémoire et leur célébration ».
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