Après les critiques d’élues dans son camp, le parti majoritaire au Congrès des Etats-Unis remballe un projet de loi restrictif sur l’avortement.
Mouvement inattendu au Congrès des Etats-Unis. Le Parti républicain a abandonné son projet de voter jeudi 22 janvier une loi restrictive sur l’avortement. Le texte prévoyait d’interdire les avortements après la 20ème semaine de grossesse – contre 23 semaines actuellement – sauf en cas de viol ou d’inceste, mais à condition que ces actes aient fait l’objet d’une plainte.
Le projet de « loi sur la protection de l’enfant à naître capable de ressentir la douleur » avait déjà été adopté par la Chambre des représentants en juin 2013 (Voir : Quand les Républicains veulent protéger la masturbation du fœtus), mais pas par le Sénat, alors à majorité démocrate. Le Parti républicain, qui contrôle désormais les deux Chambres, en avait fait une de ses nouvelles priorités – bien que la loi ne risque pas d’entrer en vigueur, Barack Obama ayant assuré qu’il y opposerait son veto.
Mais quelques jours après avoir annoncé l’examen du texte, le parti a fait marche arrière, essentiellement sous la pression de quelques unes de ses élues. La principale raison de cette frilosité nouvelle est qu’il craint de braquer l’électorat jeune et féminin en vue des élections de 2016, analyse la presse.
Ce vote était programmé pour coïncider avec la traditionnelle « marche pour la vie » qui rassemble chaque 22 janvier à Washington des dizaines de milliers d’anti-avortement, à l’occasion de l’anniversaire de la décision de la Cour Suprême Roe vs Wade qui a ouvert la voie à l’IVG, en 1973.
Dans les Etats qu’il contrôle, le Parti républicain a multiplié, ces dernières années, les textes visant à restreindre le droit et l’accès à l’avortement (Voir : Texas : le droit à l’avortement perd une bataille).