« Il est grand temps » qu’une femme soit Secrétaire générale de l’ONU, estime l’actuel titulaire du poste. Mais c’est encore loin d’être gagné.
Ban Ki-moon aimerait voir une femme lui succéder. « Il est grand temps » qu’une femme devienne Secrétaire générale de l’ONU, a indiqué l’actuel titulaire du poste, à moins de cinq mois du terme de son mandat. Depuis 1946, les huit Secrétaires généraux des Nations Unies ont tous été des hommes.
« Il y a de nombreuses et éminentes femmes dirigeantes de gouvernements ou d’autres organisations (…). Il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas aux Nations Unies », a déclaré Ban Ki-moon à l’agence Associated Press, en concluant : « C’est mon humble suggestion, mais la décision appartient aux Etats membres ».
De fait, le processus de sélection est en cours, dans les arcanes du Conseil de sécurité de l’ONU. Six hommes et cinq femmes sont sur les rangs, après que la Croate Vesna Pusić a jeté l’éponge.
Depuis plusieurs mois une campagne active, soutenue par une cinquantaine de nations, est menée pour que les Nations Unies aient enfin une femme à leur tête. Pour autant ce sont des hommes qui ont pour l’heure les faveurs du Conseil de sécurité.
A l’issue d’un premier vote consultatif, fin juillet, l’ancien Premier ministre portugais António Guterres a obtenu les avis les plus favorables, devant l’ancien président slovène Danilo Türk et la directrice de l’Unesco, la Bulgare Irina Bokova.
Voir : Guterres, Bokova… ou un.e autre ? La course à la tête de l’ONU est lancée
Un deuxième vote, le 5 août, a vu Irina Bokova reculer à la cinquième place, tandis que l’Argentine Susana Malcorra remontait à la troisième. Et António Guterres restait le favori.
D’autres scrutins informels doivent encore se tenir d’ici l’automne. Les quinze membres du Conseil de sécurité doivent parvenir à un consensus, et les cinq membres permanents disposent d’un droit de veto. Le Conseil proposera ensuite un nom pour validation à l’Assemblée générale de l’ONU.
La parole de Ban Ki-moon n’est pas d’or. En mars, il lançait un appel solennel pour qu’il n’y ait « plus de gouvernement ou de parlement sans aucune femme ». Deux mois plus tard, le nouveau gouvernement Brésilien ne comptait que des hommes.