Cette année, l’Académie des César a décidé de ne pas inviter ni mettre en lumière les personnes mises en cause par la justice pour des faits de violence. Mais celles-ci pourront tout de même être récompensées...
Dans un communiqué paru ce lundi 2 janvier, l’Académie des César a déclaré qu’ « il a été décidé de ne pas mettre en lumière des personnes qui seraient mises en cause par la justice pour des faits de violence. » Cette décision s’appliquera à la prochaine cérémonie des César qui se tiendra le 24 février prochain sur la scène de l’Olympia.
Une telle mesure intervient quelques semaines après la mise en examen de l’acteur Sofiane Bennacer. Ce dernier avait fait l’objet de trois mises en examen (deux pour viol sur des anciennes compagnes et une pour violence sur conjointe) une semaine après la sortie du film Les Amandiers de Valéria Bruni-Tedeschi où il tient un des deux rôles principaux.
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Cette affaire n’est évidemment pas sans rappeler la polémique qui avait eu lieu autour des 12 nominations de Roman Polanski aux César 2020 avec son film J’accuse. Mais dans le cas présent, l’Académie a fait savoir dans un communiqué à France Inter qu’elle retirait le nom de Sofiane Bennacer de la liste des nommés au César de meilleure révélation masculine : « Le Bureau de l’Académie des César, en accord avec le Comité Révélations, a décidé que les informations publiées par la presse depuis le 22 novembre concernant la mise en examen de l’acteur Sofiane Bennacer et le contrôle judiciaire qui lui est imposé, commandaient, sans préjudice de la présomption d’innocence et par respect pour les victimes présumées, de le retirer de la liste des 32 révélations, proposée à titre indicatif le 16 novembre pour les César 2023 ».
Pour l’instant, la décision prise par l’Académie s’appliquera uniquement à la prochaine cérémonie et il ne s’agit en aucun cas d’une modification du règlement. Cependant, celle-ci explique dans son communiqué qu’une réflexion est en cours « afin d’envisager une modification du Règlement de l’Académie qui ne prévoit pas, à ce jour, l’hypothèse d’une mise en cause judiciaire d’un·e participant·e à un film éligible ». Le Bureau de l’Académie poursuivra sa réflexion lors du premier semestre 2023 avec la création d’un groupe de travail dédié. Ce n’est qu’à l’issue de ces échanges et réflexions « qu’un éventuel changement de Règlement de l’Académie sera proposé au vote selon les modalités démocratiques statutaires ».
Si le choix de ne pas mettre en avant une personne mise en examen et que cette dernière ne soit pas « invitée à la Cérémonie, ni à aucun des événements qui lui sont associés et qui sont organisés par l’Académie des César » est à première vue une bonne initiative, cela n’est pas suffisant. En effet, l’Académie précise que « cette mise en retrait exclura également toute prise de parole « au nom de cette personne » lors de ces mêmes événements – y compris si un César devait lui être attribué à l’issue du second tour de vote ». Ceci sous-entend donc que même si elle n’est pas visible ou présente, cette personne pourra tout de même être récompensée et voir son nom accolé à celui de la célèbre statuette.
Rappelons qu’en 2020, et ce malgré son absence de la cérémonie, le réalisateur Roman Polanski s’était vu attribuer trois prix dont celui de la meilleure réalisation, « un prix qui honore davantage le réalisateur que le film » comme nous l’évoquions ici : CÉSAR : ET À LA FIN, ILS TRIOMPHÈRENT. FORESTI « ECŒURÉE ». Ce scénario pourrait dons ce reproduire en 2023…
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