La sénatrice a déposé une proposition de loi pour interdire l’activité de mannequin et les concours de miss pour les enfants de moins de 16 ans.
Chantal Jouanno persiste et signe. La sénatrice (UDI) a déposé, mercredi 27 février, une proposition de loi « visant à protéger les enfants de l’hypersexualisation ».
« Les frontières des âges sont aujourd’hui brouillées sous la pression d’un modèle consumériste qui a créé les conditions du développement, avant la puberté, de l’hypersexualisation. Ce néologisme renvoie à la sexualisation des expressions, postures ou codes vestimentaires à des fins de séduction que ne saurait utiliser l’enfant s’il n’y était incité », écrit Chantal Jouanno.
Son texte prévoit l’interdiction de faire participer les enfants de moins de 16 ans à des concours de beauté « afin de les protéger d’une infraction précoce de la séduction faisant reposer sur eux un primat de l’apparence préjudiciable à leur développement ». Il vise également à interdire l’activité de mannequin aux moins de 16 ans, « interdisant en conséquence de faire des enfants des égéries de marques ».
Deux ans de débats
Ce sont des pistes que la sénatrice évoquait déjà dans un rapport remis au précédent gouvernement, début mars 2012 (Voir : Hypersexualisation : des digues contre une vague sexiste). Des préconisations qui n’ont eu aucune suite, alors que de nouveaux concours de mini-miss ont entre temps défrayé la chronique, comme en septembre dernier en Gironde.
C’est la publication par le magazine Vogue de photos d’une très jeune mannequin, en décembre 2010, qui avait lancé le questionnement sur l’hypersexualisation des jeunes filles (Voir : Enfants et publicité : des médecins prescrivent le débat). Depuis, la direction du magazine a promis de ne plus publier de photos de mannequins de moins de 16 ans… mais a déjà enfreint cette promesse.
La proposition de loi de Chantal Jouanno connaîtra-t-elle un meilleur sort que celle d’ Henriette Martinez ? Cette députée UMP a déposé voilà un an un texte visant à interdire l’organisation de concours de beauté pour les enfants de moins de 11 ans ; un texte qui semble déjà rangé dans les archives de l’Assemblée nationale.