![](https://www.lesnouvellesnews.fr/wp-content/uploads/2021/01/strajkkobiet-231x300.jpg)
photo @StrajkKobiet
Nouvelles manifestations en Pologne. La décision du Tribunal Constitutionnel du 22 octobre dernier, qui restreint drastiquement le droit à l’IVG, repoussée un certain temps, a été entérinée.
Le répit aura été de courte durée. En octobre et novembre derniers des manifestations monstres en Pologne avaient réussi à geler une décision contre l’avortement. Mais depuis mercredi 27 janvier, les manifestations reprennent. Le coup est rude. En octobre, le Tribunal constitutionnel avait rendu un arrêté restreignant le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) aux seules femmes en danger de mort, victimes de viol ou d’inceste. Il interdisait ainsi les IVG en cas de malformations du fœtus, qui comptent pour 98 % des cas d’IVG légales en Pologne. Autrement dit, il abrogeait quasiment le droit à l’IVG dans ce pays.
Lire : IVG EN POLOGNE : UN RÉPIT
La décision est entrée en vigueur mercredi, sa publication au « journal officiel » lui donnant force de loi. L’avortement est donc quasiment interdit en Pologne. En théorie, les décisions du Tribunal constitutionnel doivent entrer en vigueur immédiatement. Mais le gouvernement avait reculé, pendant un temps, face à l’ampleur des contestations. Depuis le mois d’octobre, plus de 400 000 personnes sont descendues dans la rue pour manifester contre cette loi.
Début novembre, le chef du bureau du premier ministre, Michał Dworczyk avait même annoncé aux médias polonais qu’“il serait bon de prendre un peu de temps pour le dialogue et pour trouver une nouvelle position dans cette situation, qui est difficile et suscite de grandes émotions”. Ces annonces avaient suscité un peu d’espoir pour les pro-IVG. Le parti au pouvoir en Pologne, le parti Droit et Justice (PiS), ultra catholique et nationaliste a été accusé de politiser le tribunal constitutionnel et de l’utiliser pour mener son programme ultra-conservateur sur l’avortement.
Situation délicate pour les médecins
Le retard dans la publication du jugement a conduit à une situation très délicate pour les médecins pratiquant l’IVG ces trois derniers mois. Du jour au lendemain, les procédures pouvaient devenir illégales, et ce sans préavis. La situation des femmes polonaises souhaitant avoir recours à l’avortement était déjà très précaire. Certaines femmes prennent des pilules abortives, et des milliers d’autres sont obligées de partir à l’étranger.
Depuis mercredi, des milliers de manifestant.es sont à nouveau descendu.es dans la rue, mais à une bien moindre échelle qu’à l’automne dernier.Le gouvernement semble miser sur la lassitude face à cette question et sur le maintien des restrictions liées aux coronavirus pour atténuer toute nouvelle vague de protestation.
Le soutien de la communauté internationale aux femmes de Pologne est timide. « Le Parlement européen se tient à leurs côtés ! » affirme la députée européenne Chrysoula Zacharopoulou qui a adressé un message aux femmes polonaises…
La Pologne a interdit hier de facto le recours à l'IVG. Pour les femmes polonaises, cela va avoir des conséquences dramatiques pour leur santé et leurs droits comme le rappelle @CZacharopoulou.
Le Parlement européen se tient à leurs côtés ! #StrajkKobiet @strajkkobiet pic.twitter.com/WP76zKFSxL
— L’Europe Ensemble (@Ensemble_UE) January 28, 2021