Dix ans après les premiers États généraux du sport féminin à Bourges, la seconde édition s’est achevée ce vendredi 20 janvier. Face à l’étendue du chemin qu’il reste à parcourir, quatre axes de travail, appelés révolutions, ont été définis.
Nous l’évoquions il y a quelques temps, une deuxième édition des Etats généraux du sport féminin s’est tenue à Bourges du 18 au 20 janvier 2023 pour faire le point et amorcer de nouvelles propositions.
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A travers un discours en visioconférence, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, a insisté sur la nécessité d’agir « au coeur des politiques publiques pour aller vers de profonds changements » comme le relate Le Berry Républicain qui évoque aussi l’accent mis sur les Jeux Olympiques 2024 : « Déplorant la faible part (20 %) des diffusions sportives consacrées en France au sport féminin, Amélie Oudéa-Castera a insisté sur le rôle des JO 2024, paritaires dans la participation et dans l’organisation, dans cette quête d’égalité femmes/hommes dans le sport. »
Et c’est à travers un manifeste (voir ci-dessous) publié juste après ces trois jours de débats que se fait le bilan de cette seconde édition . Le constat est sans appel : même s’il y a eu des évolutions, ce n’est pas suffisant. Les sportives et professionnel·les du milieu le rappellent dans le manifeste : « 10 ans après, la marche est encore haute. »
Afin d’avancer plus vite et plus efficacement, quatre objectifs de travail ont été fixés à l’issue de ces débats. Plus précisément des révolutions pour que les choses bougent enfin. Les participant·es l’ont écrit noir sur blanc, « sans contrainte, ni obligation, il n’y a pas d’évolution, ni de changement. » Alors pour que ces changements opèrent, quatre révolutions sont nécessaires : la révolution des esprits, des espaces, des organisations, et des crédits.
• Révolution des esprits. L’éducation, la formation et la visibilité sont encore une fois au centre du débat. Éradiquer les stéréotypes et mettre en avant des modèles inspirants de sportives permettront un changement des mentalités.
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• Révolution des espaces. Les infrastructures urbaines dédiées au sport sont en très grande majorité occupées par des hommes. C’est une réalité. Il est donc nécessaire de repenser ces infrastructures et les espaces publics pour que les femmes puissent elles aussi se sentir libres de les occuper.
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• Révolution des organisations. On ne le sait que trop bien, et c’est valable pour tous les domaines, instaurer des quotas et instaurer la parité dans les instances dirigeantes serait une vraie avancée. Il est également important de garantir les meilleures conditions de travail possibles aux athlètes et de prendre en compte leurs besoins.
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• Révolution des crédits. L’argent, ce nerf de la guerre… Revoir les différents critères d’attribution des subventions afin que le sport féminin ne soit pas oublié est une nécessité absolue. L’actualité l’a encore démontré récemment avec des clubs obligés de mettre la clé sous la porte faute de soutien et d’accompagnement financier.
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L’action publique doit impulser l’émancipation et la reconnaissance du sport par et pour les
Manifeste de Bourges pour le sport féminin
femmes !
Pour clôturer ces États Généraux du sport féminin, Isabelle Rome, ministre déléguée en charge de l’égalité des femmes et des hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, a rappelé le rôle nécessaire de la médiatisation et de la visibilité des sportives afin de créer des sources d’inspiration pour les plus jeunes : « Les sportives sont des modèles pour toutes les petites filles. Les filles doivent toujours croire en elles, ce sont des championnes ». La ministre a également rappelé sur son compte Twitter l’importance « d’irriguer le monde sportif de l’exigence de l’égalité » : « J’en suis convaincue, cette exigence doit imprégner tous les secteurs de la vie quotidienne, y compris le sport. »
Pour conclure, « ces Etats généraux ont permis de fédérer, de créer une émulation positive et de créer un trait d’union entre les acteurs du monde sportif, éducatif et citoyen. » Et le maire de Bourges, Yann Galut, ne compte pas en rester là. En amont de ces trois jours de débats, ce dernier avait en effet évoqué son souhait de réaliser tous les trois ans, à Bourges, un point sur la situation.
Pour découvrir plus en détail les propositions issues des révolutions à mener, vous pouvez consulter le manifeste.
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