Dans un sondage les hommes se montrent plutôt optimistes sur l’influence des femmes, dans tous les domaines. Les femmes, elles, sont plus réservées. Elles se montrent aussi moins enclines à être dirigées par une femme.
« L’évolution des territoires d’influence des femmes » : c’est le nom de l’étude, réalisée en partenariat avec l’Institut Ifop, présentée mardi 10 novembre par Génération Femmes d’lnfluence. L’enquête, menée auprès de 1010 personnes, a pour ambition d’évaluer dans quels secteurs se situe l’influence des femmes et de « quelle manière les hommes appréhendent l’influence féminine ».
Sur ce sujet, une tendance se distingue : « Les hommes émettent un jugement sensiblement plus optimiste et positif que les femmes ». Concernant par exemple l’égalité salariale, les sondé.e.s sont 22% à trouver que la situation des femmes s’est améliorée ces cinq dernières années dans ce domaine. Mais dans le détail, ce sont 30% d’hommes qui voient une amélioration, contre 13% de femmes.
Quant à l’accès à l’emploi, là aussi, les différences de perception sont fortes : 37% des hommes perçoivent une amélioration contre seulement 20% des femmes. Même chose sur l’accès des femmes à des postes à responsabilité dans l’administration publique : « quatre hommes sur dix (contre 27% de femmes) estiment que la situation s’est améliorée », constate l’IFOP.
En règle générale donc, les hommes sont plus optimistes que les femmes avec des écarts de « 9 à 17 points par rapport aux jugements des femmes, plus réservées sur ce sujet », souligne l’étude. Qui conclut : cette vision « dénote une moindre perception des inégalités ».
L’influence des femmes stagne ou s’améliore selon les domaines
Au-delà de ces différences de perception, « les Français dressent un bilan en demi-teinte de l’évolution de la situation des femmes dans le monde économique et politique ». Sur la politique justement, 45% des sondé.e.s estiment que l’accès aux fonctions politiques s’est amélioré, 16% qu’il s’est détérioré et 39% qu’il a stagné. « Il faut dire qu’aujourd’hui, toutes les élections sont concernées par des mesures législatives visant à faire progresser la représentation paritaire des hommes et des femmes », commente l’étude.
La majorité estime donc qu’il y a une amélioration en politique, mais cette tendance ne se vérifie pas dans les autres sphères. Sur l’accès à des postes de direction dans l’administration publique ou dans les entreprises privées, la moitié des personnes interrogées considèrent que la situation a stagné ces 5 dernières années, et 57% estiment que c’est pire encore concernant l’égalité salariale.
Plus surprenant, les sondés reconnaissent à 87% une influence des femmes dans la sphère culturelle, et à 84% dans la sphère médiatique (elles ont pourtant du mal à se faire une place, dans les médias comme dans la culture). C’est dans les sphères de l’économie et de la finance que le bilan est le moins brillant. Pour la sphère financière les sondé.e.s ne sont plus que 53% à les considérer influentes.
« 84% des Français se déclarent indifférents au fait d’être encadrés par un homme ou une femme »
Concernant les postes à responsabilité, cette fois, il n’est plus question de perception mais d’adhésion – ou non. A la question « Dans l’idéal, préférez-vous que votre supérieur hiérarchique soit une femme, un homme, ou cela vous est-il égal ? », 84% se déclarent indifférents au sexe du supérieur.e, 11% préféreraient un homme et 5% une femme.
Ici une petite partie des réponses varient selon le sexe de la personne sondée. Ainsi, de manière surprenante, ce sont 10% des hommes qui préféreraient un homme supérieur hiérarchique contre 12% des femmes. Pour les femmes de 35 ans et plus, le nombre augmente à 15% alors que dans cette même catégorie seules 3% d’entre elles préféreraient une femme comme supérieure hiérarchique.
Et aux Etats-Unis ? Voir : Travailler pour une femme ? Encore des réticences
Quant à l’idée d’une femme présidente de la République, 52% y sont plutôt favorables, et 40% très favorables. En tout, ce sont donc 92% des sondé.e.s qui y sont favorables et cette fois la tendance s’inverse : les hommes, qui étaient très optimistes sur l’influence des femmes dans tous les domaines, sont 90% à se déclarer favorables à une présidente de la République ; 5 points de moins que les femmes.
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