Le harcèlement sexuel, fléau dans le pays, est enfin défini et puni par la loi. Mais pas assez, regrettent déjà des militant-e-s.
Un décret signé jeudi 5 juin par le président égyptien sortant Adly Mansour fait du harcèlement sexuel un délit. Le harcèlement sexuel n’était jusque là pas défini dans la loi égyptienne. Il est désormais défini comme tout geste, parole ou acte à caractère sexuel ou pornographique. Et l’acte est passible d’une peine minimum de 6 mois de prison et/ou 700 dollars d’amende. S’il est répété la peine peut aller jusqu’à 2 ans de prison. Et jusqu’à 5 ans si le coupable a abusé de son autorité.
C’est un pas en avant, mais largement insuffisant, ont déjà jugé des animateurs et animatrices de la campagne « Témoin de harcèlement ». Cela faisait des mois que des mouvements anti-harcèlement militaient pour une réforme de la loi (Voir : En Égypte, les harceleurs harcelés). Pour « Témoin de harcèlement », les peines prévues ne sont pas assez élevées face à l’ampleur du phénomène. D’autant que les juges peuvent choisir l’amende plutôt que la prison. Et que les interrogations demeurent sur la bonne volonté de la police à enregistrer les plaintes.
Le harcèlement sexuel a des allures de fléau en Egypte. En avril, la FIDH évoquait une « épidémie de violence sexuelle » dans un « climat d’impunité », concluant que le statut des femmes doit évoluer non seulement dans les textes mais aussi dans la pratique.
> Voir : Violences sexuelles en Égypte : crimes systémiques et impunité