Actions coup de poing, en justice… et en politique. Huit mois que dure le bras de fer de dizaines de femmes de ménage avec le ministère des Finances.
Elles sont un symbole de la lutte contre l’austérité en Grèce. Vendredi 23 mai, des femmes de ménage du ministère des Finance restaient barricadées pour une deuxième journée dans des locaux du ministère à Athènes. Elles exigent leur réintégration immédiate, que la justice a ordonnée et que l’administration refuse.
C’est le dernier épisode d’une lutte qui dure depuis maintenant huit mois. En septembre, 595 femmes de ménage employées par le ministère des Finances, à Athènes et ses bureaux dans le pays, voyaient leur contrat « suspendu » du jour au lendemain. Conséquence des mesures d’austérité imposées par la Troika (Commission européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) et mises en œuvre par le gouvernement dans ses administrations.
> Voir le site internet des « 595 » (en grec)
Depuis, elles ont multiplié les actions coup de poing ; manifesté presque tous les jours, fait des « ménages surprise » dans les bureaux des impôts, pourchassé les représentants de la Troika.
Une voix dans la campagne européenne
Vendredi 16 mai, les femmes de ménage avaient remporté une bataille importante : 397 d’entre elles avaient contesté leur licenciement en justice, et le tribunal d’Athènes leur a donné raison, en ordonnant leur réintégration. Mais cela n’a pas suffi : le ministère ne s’est pas exécuté et a annoncé, jeudi 22 mai, qu’il portait l’affaire devant la Cour suprême. Celle-ci sera amenée à se prononcer globalement sur les suspensions de contrats de fonctionnaires décidées par l’Etat, qui concernent des milliers d’employés des services publics.
Si le combat des femmes de ménage continue sur le terrain, elles ouvrent un autre front judiciaire. Jeudi 22 mai, également, le syndicat qui les soutient a porté plainte au pénal.
Leur voix porte également sur le terrain politique. Dimitra Manoli, l’une de ces femmes de ménage en lutte, est candidate aux élections européennes sur la liste du parti de gauche Syriza. Elle y figure en 17ème position. Pas assez haut pour troquer son statut de femme de ménage en sursis contre un fauteuil de députée à Strasbourg, même si Syriza devrait être le premier parti de Grèce au soir du 25 mai.
Photo © dromografos S (@Skar) Les femmes de ménage barricadées dans le ministère des Finances, vendredi 23 mai
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