La presse se penche sur le phénomène des « sugar babies » et « sugar daddies ». Nouvel avatar de prostitution.
Où est la frontière entre site de rencontres et prostitution déguisée ? LeMonde.fr et LeFigaro.fr se penchent, d’un même élan sur la montée en puissance en France de SeekingArrangement.com. Ce site internet né aux États-Unis se propose de mettre en relation des « sugar daddies » et des « sugar babies », autrement dit des hommes plutôt âgés et fortunés et des jeunes femmes en quête de cadeaux et d’argent.
Elles sont en premier lieu censées leur tenir compagnie lors de soirées, mais « la grande majorité de ces rencontres aboutissent au bout de quelques rendez-vous à des relations sexuelles », note Le Monde. Le site revendique 40.000 « sugar babies » en France, dont 7 500 étudiantes, selon Le Figaro. Le Monde voit de son côté « la perspective inquiétante d’une nouvelle forme de prostitution étudiante. Un phénomène difficile à quantifier faute d’étude d’ampleur. »
Les quelques « sugar babies » qui témoignent racontent gagner entre plusieurs centaines et quelques milliers d’euros par mois, mais refusent d’assimiler leur activité à de la prostitution. Le site, de son côté, joue à fond la carte de l’argent facile, mais évite d’être assimilé au proxénétisme en se posant en simple facilitateur de relations.
« Aux États-Unis, où la prostitution est interdite, la justice n’a jamais réussi à trouver l’angle légal pour interdire ce site ou faire condamner son créateur », observe Le Monde, tout en estimant que « les clients de seekingarrangement qui monnayent une relation sexuelle pourraient théoriquement tomber sous le coup de la loi sur la pénalisation les clients (en cours d’examen) ». Mais la future loi ne devrait pas comporter de dispositif spécifique à ce genre de site, note Le Figaro.