La police chinoise a jugé utile de rappeler les essentiels de la conduite aux femmes. Un épisode de plus au tableau du sexisme ordinaire que comptabilise le bureau de la sécurité publique de Pékin.
« Les conductrices sont souvent incapables de trouver leur point de destination, et ce, même si elles y sont allées à de nombreuses reprises » explique la police chinoise. Comme le rapporte l’AFP, c’est pour cette raison, et aussi parce que « parfois les femmes manquent de sens de l’orientation et quand elles conduisent leur voiture, hésitent et ne savent pas quelle route elles devraient prendre », que la police de Pékin a jugé nécessaire de dispenser de bons conseils aux femmes. De petits pense-bêtes tels que « ne conduisez pas avec de hauts talons », ou « desserrez le frein à main avant de rouler ». Au cas où…
Des récentes instructions, publiées mardi 29 octobre sur le compte de microblog officiel de la police de la capitale, qui ont suscité un tollé auprès de nombre de ses 6 millions d’abonnés. Des internautes outrés qui n’ont pas hésité à accuser les responsables du bureau de la sécurité publique, de discrimination sexuelle et de préjugés. Une façon comme une autre de faire oublier l’épisode de l’attentat, – qui n’est pas un attentat, mais peut-être quand même un peu -, du 4×4 qui a foncé sur la place Tiananmen lundi 28 octobre ? A noter qu’il s’agissait apparemment d’un conducteur dans cette affaire, et non d’une conductrice.
Machisme tenace en Chine
Diversion ou pas, ce sont autant de conseils paternalistes qui laissent présumer le fond de la pensée de la police de Pékin… et pas seulement elle. Car comme le rappelle l’AFP, si « la Chine prône officiellement l’égalité des sexes selon les préceptes marxistes-léninistes (…), dans les faits, un machisme tenace continue d’imprégner des pans complets de la société chinoise. » La représentation politique l’expose d’ailleurs parfaitement.
En juin dernier, la police s’était déjà attiré les foudres des utilisatrices du métro de Pékin. Elle conseillait tout simplement aux femmes de ne plus porter de mini-jupes et autres tenues légères pour éviter les agressions et le harcèlement sexuel. Et pour empêcher d’être prises en photo contre leur volonté ? Le bureau de sécurité publique de Pékin avait là aussi sa réponse : se protéger en utilisant journaux et sacs, et se tenir dans les zones basses plutôt que dans la partie surélevée des compartiments. En voilà une solution !
Des agressions et autres atteintes à la personne qui, en Chine, sont condamnées par une peine maximale… de 15 jours de détention.