Pour contrer les anti-avortement, souvent masqués, sur internet, un site internet officiel d’information doit voir le jour à la fin du mois. Les parlementaires sont par ailleurs invités à étendre le champ du délit d’entrave à l’IVG.
La ministre des droits des Femmes « va créer fin septembre », selon France Inter, le premier site officiel d’information sur l’interruption volontaire de grossesse. Dès le début de l’année, Najat Vallaud-Belkacem avait exprimé son inquiétude face aux sites internet se revendiquant d’une information objective sur l’avortement, et très bien référencés, mais qui sont en fait des faux-nez d’associations anti-IVG.
La ministre appelait les associations pro-IVG « à se développer sur internet, à envahir les réseaux sociaux » pour « lancer une contre offensive ». Et annonçait réfléchir à la création d’un site internet « pour pallier le manque d’informations fiables disponibles » sur l’avortement (Voir : Revalorisation des tarifs et « contre-offensive » sur internet pour l’IVG).
Bataille du référencement
En plus du site officiel en ligne à la fin du mois, le ministère va aussi lancer, selon France Inter, un programme d’achat d’espace sur Google, afin d’améliorer encore le référencement des sites fiables.
Depuis la mobilisation lancée fin janvier, la visibilité des sites pro-IVG s’est certes améliorée. « Sur le moteur de recherche Google, à la recherche ‘IVG’, le site www.vosdroits.service-public.fr apparaît dorénavant en premier, et devant www.ivg.net », un faux-nez des anti qui était auparavant en première position.
Mais globalement « les organisations anti-IVG sont les plus visibles et accessibles sur internet ». C’est ce que remarque le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCR/hf), qui publie justement ce vendredi un avis sur la question (rapport à lire ici : http://bit.ly/18g2eSc. )… sa première recommandation étant précisément la création d’un « site internet institutionnel dédié à l’avortement à destination des femmes et des professionnels » (c’est lui qui souligne).
Empêcher tout blocage de centre IVG
Le projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes, dont l’examen débutera lundi au Sénat, ne contenait à l’origine aucune disposition relative à l’IVG. Mais le sujet sera finalement à l’ordre du jour, par l’intermédiaire d’un amendement déposé par Laurence Rossignol. La sénatrice socialiste entend étendre la portée du délit d’entrave à l’IVG.
Aujourd’hui, ce délit concerne les actes « commis en vue d’empêcher ou de tenter d’empêcher une interruption volontaire de grossesse ». L’amendement de Laurence Rossignol entend aussi sanctionner le fait d’empêcher de « s’informer » sur l’IVG, soit toute tentative de blocage des centres.