
Paul Ryan avec Barack Obama lors d’un débat sur la réforme de l’assurance maladie à Washington, le 25 février 2010. Photo officielle de la Maison Blanche, par Pete Souza.
Le candidat à la vice-présidence des USA au côté de Mitt Romney est un des anti-avortement les plus fervents. De quoi raviver les tensions.
Paul Ryan, désigné samedi par Mitt Romney comme candidat à la vice-présidence sur le ticket républicain, a tout pour s’attirer les foudres de la gauche et des féministes outre-Atlantique. Le credo de cet ultra-conservateur catholique, c’est la rigueur budgétaire qui implique de tailler dans les dépenses publiques. A commencer par les dépenses sociales. Celles des retraités sont particulièrement dans sa ligne de mire, mais les défenseurs des droits des femmes s’inquiètent tout autant de ses positions radicales.
Les associations ‘pro-life’ enchantées
Car Paul Ryan passe pour l’un des plus fervents opposants à l’avortement. « Je suis aussi ‘pro-life’ qu’on peut l’être », déclarait-il ainsi en 2010. « Tout candidat républicain à la vice-présidence se doit d’être anti-avortement, mais Ryan va encore plus loin. Pour lui, mettre un terme à une grossesse doit être illégal, même en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la santé de la mère », écrit la journaliste Michelle Goldberg. L’élu du Wisconsin est aussi cosignataire d’un projet de loi stipulant que la vie humaine commence dès la conception.
Les associations ‘pro-life’, ne s’y sont pas trompées. Le « National right to life commitee » (Comité national pour le droit à la vie) se dit « enchanté » (« thrilled ») par cette nomination, soulignant que Ryan a toujours voté dans son sens au Congrès. « Thrilled », c’est aussi le mot qu’utilise une autre association pro-life, la SBA List, pour saluer un choix qui « donne de l’énergie » au mouvement anti-avortement, rappelant que Mitt Romney s’était engagé, en septembre 2011, à choisir un colistier ‘pro-life’. En plus de la question de l’avortement, l’association tient à rappeler que Mitt Romney a également promis de couper les subventions au Planning familial. Une mesure que Paul Ryan a régulièrement soutenue en tant qu’élu.
Une marche à Washington
Le débat économique devrait dominer la campagne présidentielle US, mais la question des droits des femmes ne sera pas anodine. Le camp de Barack Obama s’est d’ailleurs empressé de relayer les critiques présentant Paul Ryan comme un danger pour les droits des femmes. Dès le mois de mai, le locataire de la Maison Blanche, qui vise un deuxième mandat, s’était posé en candidat des femmes.
Sans compter que, samedi 18 août, une grande marche (prévue de longue date) aura lieu dans la capitale, Washington, pour dénoncer la « guerre faite aux femmes », une critique récurrente à l’encontre du camp républicain. A l’appel de plusieurs organisations, ce rassemblement nommé « We are woman » mettra trois thèmes en avant : les droits reproductifs, l’égalité salariale, et « la nécessité d’un Equal Rights Amendment », un amendement à la Constitution « afin de sécuriser ces libertés ». Régulièrement déposé devant le Congrès, il n’a jamais été adopté.