Ce chiffre dévoilé par l’ONDRP apparaît en forte hausse ces deux dernières années. Les injures sexistes à l’égard des femmes sont près de trois fois plus fréquentes que les injures racistes.
En 2012, 4,1 % des Françaises de 14 ans et plus se sont déclarées victimes d’injures à caractère sexiste en dehors de leur ménage, soit plus d’un million de victimes estimées. C’est l’un des chiffres révélés par l’ONDRP, Observatoire national de la délinquance, dans son rapport annuel 2013 publié jeudi 19 décembre1. C’est aussi l’un des chiffres qui interroge le plus. En effet, ces « insultes liées au fait d’être une femme » apparaissent en forte hausse.
En 2006, première année de la prise en compte des injures sexistes, le taux de victimation était de 3,7%. Il était progressivement descendu à 3,1% en 2010, avant de remonter les deux années suivantes : à 3,4% en 2011, et donc 4,1% en 2012. Cette dernière hausse est « très significative au sens statistique du terme », relève l’ONDRP, tout en nuançant : « la tendance à la hausse peut être considérée provisoirement comme vraisemblable, mais (…) le niveau de la hausse doit être appréhendé avec réserve ». L’observatoire attend la prochaine enquête pour avoir « un peu plus de recul pour l’interpréter. »
La proportion d’hommes qui se disent victimes d’injures sexistes est plus de dix fois plus faible, à 0,3% en 2012.
A noter que les injures sexistes à l’égard des femmes sont bien plus fréquentes que celles à caractère raciste, antisémite ou xénophobe : en 2012, 1,5% des hommes et 1,4% des femmes déclarent en être victimes.
Le 25 novembre, l’INSEE dévoilait d’autres chiffres de son enquête « cadre de vie et sécurité », relatifs aux violences physiques, dans le couple et en dehors (voir « Femmes et hommes face à la violence »).
En 2012 en France, 4,7% des femmes de 18 à 75 ans, plus d’un million, disaient avoir subi des violences physiques ; et 1,3% d’entre elles, près de 200 000, déclaraient avoir subi des violences sexuelles. Chez les hommes, les chiffres sont respectivement de 4,3 et 0,5%.
Lire aussi dans Les Nouvelles NEWS
Pourquoi tant de haine pour la gagnante de « Top Chef »
Adieu Mademoiselle, bonjour les insultes
Orelsan condamné, l’incitation à la violence misogyne recule
1 Chiffres obtenus d’après l’enquête de victimation « Cadre de vie et sécurité », conduite en partenariat avec l’INSEE auprès de près de 17 000 ménages ou personnes âgées de 14 ans et plus.
14 commentaires
Je me pose la question de la méthodologie: ont-iels utilisé dans les questionnaires le mot « injures à caractère sexiste », ou plutôt mentionné des exemples tels que « salope », « pute », « pouffiasse » etc… ? Car ce chiffre est étonnement bas, je trouve. Si les nouvelles news avaient des infos dessus, je suis preneuse. merci!
@ cih : non, il n’est pas mentionné d’exemple. La question posée aux personnes déclarant avoir été victimes d’injures est générale : « S’agissait-il d’injures à caractère… ?
Plusieurs réponses possibles : Raciste, antisémite ou xénophobe /Homophobe / Sexiste (lié au fait d’être une femme ou un homme) »
C’est à dire que ce qui est qualifié de sexiste est ce qui est considéré par la victime comme sexiste. Si la victime ne considère pas « salope » ou « pute » comme une insulte sexiste, cette insulte passera sous le radar, je suppose.
« A noter que les injures sexistes à l’égard des femmes sont bien plus fréquentes que celles à caractère raciste, antisémite ou xénophobe : en 2012, 1,5% des hommes et 1,4% des femmes déclarent en être victimes. »
Ca veut dire quoi? que les hommes se sentent plus victimes d’injures sexistes que les femmes?
L’augmentation vient sans doute peu d’une augmentation réelle mais beaucoup d’une augmentation de déclaration… et tant mieux !!!!
Les femmes ne laissent plus passer les injures sexistes, et il est temps, au moins le message passe : c’est inacceptable !!
Qu’ont répondu les femmes noires et homosexuelles? Ce n’est pas une plaisanterie, j’en connais.
Etre femme et « de couleur » vous rend sujette à un sexisme particulier:la réputation fantaisiste de posséder un érotisme spécial. Les remarques-biaisées- sont fréquentes en entreprise….Et on est censée rire!
« cette insulte passera sous le radar »
Quel drame.
Ca veut aussi dire – le drame inverse – qu’une féministe à qui on aura tenu la porte, ou à qui un policier aura mis un PV, se sentira habilitée à déclarer avoir subi une injure sexiste.
« Connard » est-il une injure sexiste ? je me pose souvent la question…
Je serais curieuse de savoir ce qui vous fait penser cela?
Le « sexisme » est une préoccupation de filles. Aucun homme digne de ce nom ne se plaindra d’avoir fait l’objet d’une injure « sexiste ».
@ cih
CQFD… 😉
Le racisme est une préoccupation d’arabe, aucun blanc ne se plaindra d’avoir fait l’objet d’une injure « raciste ».
Vos arguments sont de plus en plus débile, vous pourriez faire un effort intellectuel.
La hiérarchie des sexes (l’homme étant considéré comme supérieur),
ou des races (la blanche étant considérée comme supérieure), d’où rejet de l’autre, discrimination, oppression, exploitation et violences.On pourrait juger le sexisme sans importance, et se dire qu’après tout les femmes n’ont pas à attendre l’aide de quiconque pour se libérer de l’asservissement patriarcal. C’est à mon sens une erreur. Les conquêtes Féministes ont toujours impliqué une traduction législative. A cet égard, la conjoncture est porteuse : la Gauche, classique relais institutionnel du Féminisme, est actuellement au pouvoir. Il est toutefois à peu près certain qu’une Droite a priori musclée reconquerra le bâton en 2017, voire même avant dans l’hypothèse (vraisemblable) d’une dissolution parlementaire. On risque alors de connaître une situation où les Féministes seront balayées avec l’assentiment de la population. Dans ces conditions, est-il opportun de relayer massivement les revendications qui sont au Féminisme ce que le Salafisme est à l’Islam ? D’expérience, je sais que les misandres sont minoritaires dans le Féminisme Radical car s’en prendre au Patriarcat ne signifie pas s’attaquer au genre masculin indistinctement ; une certaine tolérance s’exerce néanmoins quant à ce type d’opinions, et il est à craindre que les Féministes et par conséquent les femmes dans leur ensemble en payent le prix fort d’ici peu : d’ailleurs il suffit de jeter un regard sur les Etats qui ont rétabli leur pouvoir conservateur et réactionnaire, sous influence du religieux il nous faudra choisir entre être Mère ou Putain , car il soutiennent les 2 systèmes
Au mâle Eric , par et pour exemple.
« imbaisable » et par un presque – inconnu qui n’ avait pas été invité à essayer, est considéré comme une injure sexiste … sauf par un procureur
« impuissant » mettrait l’honneur viril d’un mâle en question. Il est à penser effectivement qu’il ne s’en plaindra pas .Il tapera sans doute , évitant une plainte.
« sous-merde » du même mentionné + haut est scato-sexiste
pour « tas de merde »en retour , on pourrait redouter un bras cassé par le mâle furieux d’être ainsi rabaissé. La brutalité dominatrice remplacerait alors une plainte .
Les femmes portent plainte pour demander le respect ou la reconnaissance de leur droit à être respectées.
Les hommes injurieux sont plutôt du style à frapper pour l’obtenir.
Mais les injures sexistes sont souvent doublées de menace qui motivent des plaintes » je vais te démolir » ou » je vais te tuer » par exemple , ne sont pas des phrases anodines.
Ce sont des menaces de mort .
Les propos sexistes ne sont souvent que la mise en bouche.Un conditionnement.
http://lesharceleurs.wordpress.com