Dans son deuxième film, la réalisatrice Erige Sehiri suit la journée d’un groupe de cueilleuses de figues. Instantané des jeunes tunisiennes d’aujourd’hui entre rêve de mariage et d’indépendance.

Dans un immense verger, des jeunes filles, lycéennes ou proches de se marier, côtoient de vieilles femmes qui n’ont plus que cette source de revenus et quelques garçons, occupés à faire les coqs, draguer, voler quelques cagettes… On pourrait croire au départ à un marivaudage léger, mais Sous les figues est bien plus que cela : en une journée de cueillette se déploie la répartition des rôles sociaux, d’âge et de genre.
La réalisatrice Erige Sehiri écrit, réalise et produit elle-même ses films : elle vient du documentaire et sait tirer le meilleur de comédiens non professionnels, avec une équipe réduite. Après un premier opus sur des cheminots qui a été un succès en Tunisie, elle creuse le thème du monde du travail en suivant l’esclavage moderne de la cueillette en vergers dans les campagnes.
Le décor est magnifique, les jeunes filles sont éclatantes de beauté et de jeunesse. La fraîcheur est présente malgré le soleil, la douceur devient parfois piquante car les héroïnes savent se défendre et n’ont pas leur langue dans leur poche. Ce que chacune dit et fait est nourri de secrets à découvrir.
Under the fig trees (Sous les figues) de Erige Sehiri. Tunisie, 1h30. Avec Ameni Fdhili, Fide Fdhili. Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2022. En salles le 7 décembre 2022.