![Assemblee Portugal](/images/stories/photo/2015/07/Assemblee_Portugal.jpg)
Palais de São Bento, siège de l’Assemblée de la République portugaise. Licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.
Fin de la gratuité et « tribunal moral ». La réforme de la loi sur l’IVG adoptée par la majorité de centre-droit au Portugal est vivement critiquée.
« Honte ! Honte ! » C’est sous les cris de militantes dans le public que l’Assemblée législative portugaise, à majorité de centre-droit, a modifié la loi sur l’IVG, mercredi 22 juillet.
Le texte répondait à une « initiative citoyenne » de groupes anti-IVG, dont il reprend plusieurs points. En matière économique d’abord : les femmes ayant recours à un avortement devront à nouveau payer, alors qu’elles étaient exemptées de frais depuis 2011.
La loi prévoit également des consultations sociales et psychologiques obligatoires avant d’avorter. Et, dans ce cadre, donne une place toute particulière aux médecins qui ont choisi la clause de conscience : ils pourront désormais être présents au fil de ce parcours. Comme une conscience culpabilisatrice penchée sur les femmes souhaitant avorter.
Les associations de défense des droits des femmes s’élèvent contre ce « tribunal moral ». Tandis que la députée socialiste Isabel Moreira a dénoncé un « terrorisme psychologique » et promis que la gauche reviendrait sur ces mesures si elle remporte les élections législatives. Le suspense sera vite levé puisque le scrutin se déroulera le 4 octobre.
Les tensions autour de l’IVG sont d’autant plus vives au Portugal, pays à forte imprégnation catholique, que l’acte n’y est légal que depuis peu. C’est en 2007 que l’avortement (jusqu’à la 10ème semaine de grossesse) a été dépénalisé, par référendum.
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