
Emily Scarrat, joueuse du XV de la Rose, lors de la Coupe du Monde 2014. Par Pierre-Yves Beaudouin / Wikimedia Commons / CC-BY-SA-4.0
La fédération anglaise a annoncé la professionnalisation des joueuses de l’équipe nationale de rugby à XV. Les Françaises, elles, sont toujours considérées comme des amatrices malgré de nouveaux contrats pro pour le VII féminin.
Essai transformé pour les joueuses du XV d’Angleterre : elles passent enfin du statut d’amateur à celui de professionnel. La RFU (Rugby Football Union) a annoncé l’attribution de 48 contrats à des joueuses, dont 16 à temps plein réservés aux membres du XV féminin.
« C’est un moment très excitant pour le rugby féminin en Angleterre », a déclaré Nicky Ponsford, à la tête du secteur Women’s Perfomance de la RFU. « Nous allons avoir, plus que jamais, des joueuses sous contrat pour nous donner la meilleure chance possible de conserver la Coupe du Monde ».
En 2014 ce sont en effet les Anglaises qui avaient remporté la victoire face au Canada (21-9). Elles remettront en jeu leur titre pour la prochaine Coupe du monde en Irlande en août 2017.
Côté rugby à VII, la professionnalisation s’est faite en 2014 en France comme en Angleterre. Il faut dire que 5 ans plus tôt, en 2009, le rugby à VII devenait une discipline olympique, un argument de poids. Les JO de Rio de 2016 en vue, la Fédération anglaise s’était empressé de professionnaliser ses joueuses, tout comme la France mais dans une moindre mesure : la FFR (Fédération Française de Rugby) a proposé à ses joueuses des contrats à mi-temps pour la saison 2014/2015.
Pas de contrat à plein temps pour les joueuses du VII
Interviewée par Les Nouvelles NEWS sur la question la Fédération se justifiait : « Les femmes sont à mi-temps pour bénéficier de la double formation, certaines sont encore en études et d’autres ont un métier ». Et se félicitait d’avoir « une équipe la plus compétitive possible en vue des JO : des joueuses qui se connaissent et s’entraînent dans les meilleures conditions possibles de par les installations sportives, celles du CNR et la préparation physique dispensée par des cadres techniques expérimentés avec un suivi médical optimisé ».
Des joueuses à mi-temps, représentant la France aux JO, qui jonglent entre leur métier, l’entraînement et les compétitions de haut niveau : des « conditions optimales », donc, pour la Fédération. « Nous sommes 16 filles employées de la FFR en contrat de pluri-activité en semi-pro. On a signé un CDD d’un an mais on doit continuer à avoir une activité professionnelle à mi-temps étant donné notre salaire : 1 000 euros par mois », témoignait une des joueuses interviewée par Les Nouvelles NEWS en décembre 2014. « Il ne s’agit que du lancement de la professionnalisation du rugby féminin », se défendait la FFR.
Effectivement, en juillet 2015, la FFR a annoncé le prolongement des contrats des 16 joueuses jusqu’en août 2016 « avec un temps d’activité rugby passant à 75% ». Trois autres joueuses ayant également rejoint l’équipe. Des progrès donc, mais la France accuse toujours un retard dans ce domaine. Les joueuses du XV ont encore un statut d’amateur malgré plus de sept participations en Coupe du Monde et cinq victoires au Tournoi des Six Nations, la dernière en mars 2016.
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