Donald Trump sera le prochain président des États-Unis. La victoire choquante d’un populiste agressif, xénophobe et sexiste.
Un candidat qui manie l’invective en permanence, utilise la haine comme argument, dont la xénophobie fait figure de programme, et qui dénigre les femmes comme il respire. Sans parler de sa vive opposition au droit à l’avortement, ou de son déni des causes humaines du réchauffement climatique. Ce candidat sera le prochain président des États-Unis.
Défiant tous les pronostics, Donald Trump a remporté l’élection présidentielle du 8 novembre 2016 face à Hillary Clinton. La candidate démocrate qui entendait écrire l’Histoire en devenant la première femme présidente des États-Unis tombe de haut. Les Républicains, de plus, gardent le contrôle du Congrès.
Certes, la candidature d’Hillary Clinton avait ses faiblesses ; sa difficulté à remporter la primaire démocrate face à Bernie Sanders l’avait bien montré. Hillary Clinton avait, collée à la peau, l’image de la candidate du système, proche des milieux financiers. La majorité des sondée.e.s la jugeaient malhonnête. Alors que Barack Obama a échoué à réduire des inégalités de plus en plus criantes, le discours populiste de Trump a parlé davantage à ceux qui se sentent laissés de côté.
« Le machisme et la misogynie ont montré leur immonde visage »
Mais, c’est une autre certitude, le sexisme aura été l’un des principaux freins à l’élection de la candidate démocrate. Donald Trump se faisait le porte-voix des hommes, qu’ils soient privilégiés ou déclassés, refusant de céder du terrain aux « méchantes femmes ». Donald Trump incarnait la peur et la haine que peuvent ressentir les hommes blancs face à l’érosion d’un pouvoir qu’ils considèrent comme leur dû. Qu’il n’ait eu de cesse d’étaler son machisme vulgaire, qu’il se soit par le passé vanté d’avoir usé de sa célébrité pour commettre des agressions sexuelles contre des femmes, ne l’a pas pénalisé outre mesure.
« Les futures générations sauront que, la première fois qu’une femme a exercé la Présidence, le machisme et la misogynie ont montré leur immonde visage » : cette phrase, on l’entendait il y a seulement deux mois de la bouche de Dilma Rousseff, la première présidente du Brésil, après sa destitution controversée. Aux États-Unis, il aura suffi que machisme et la misogynie montrent les dents pour empêcher qu’une femme exerce la présidence. Et leur sourire éclatant risque de nous hanter dans les prochaines années.