Quand une publicité pour une école de conduite joue avec le fantasme de la prostitution. (Mis à jour avec réponse de l’agence pire que la pub.)
« Vous pourriez la prendre pour 1€/jour… ». Cette publicité d’une école de conduite languedocienne « fait grincer des dents », relève le site d’information Médiaterranée.
La publicité qui s’affiche dans un supplément du quotidien régional Midi Libre « joue sans complexe, en toute légèreté, sur les codes ici joyeusement mêlés, de l’attirance sexuelle, de la prostitution et de la puissance automobile », commente Médiaterranée qui donne la parole à Françoise Mariotti, psychologue et militante féministe :
« C’est clairement prostitutionnel, c’est une marchandification de la femme (…) Et nous habitons à côté de la Catalogne, où les jeunes gens de Montpellier vont en groupes organisés à la Jonquera [ville frontalière espagnole connue pour ses maisons closes, ndlr]… Cette publicité est faite pour parler à ce style de fantasmes-là ».
La régie publicitaire de Midi Libre décline toute responsabilité, souligne Médiaterranée, qui note aussi que « cette publicité n’a pas, pour l’heure, suscité plus de réactions du côté de la rédaction de Midi Libre. »
Mise à jour, 31 janvier :
Sexiste ? Pas du tout… comme Numéricable en début d’année, l’auto-école et l’agence qui a conçu la publicité se dédouanent en mettant désormais en avant une version masculine.
Dans un nouvel article de Médiaterranée, un responsable de l’agence de pub se défend sur l’air de « les féministes feraient mieux de s’occuper de sujets plus graves » et de « on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire ».
Aux « chiennes de garde » qui lui ont écrit, le patron de l’auto-école fait la leçon, les traitant d’ « esprits torturés » : « Il s’agit de prendre un auto stoppeur ou une auto stoppeuse (je ne connais pas d’autre verbe dans cette situation) et pas de prendre un homme ou une femme, seuls des esprits « torturés » pensent à ça… » (la réponse complète ici).