Le collectif, engagé pour l’accession des femmes à la prise de décision, devient une association et porte des propositions fortes.
2GAP, en anglais signifie « Gender & Governance Action Platform.» En français : une plate-forme pour l’égalité hommes-femmes. Son ambition ? « La participation effective des femmes à la prise de décision, que ce soit dans le monde économique ou dans celui des institutions publiques.» Car « pour changer la société, il faut avoir le pouvoir de décider. »
Et pour casser le déficit structurel de femmes aux plus hauts niveaux de décision dans le public comme dans le privé, mieux vaut être nombreuses et solidaires. C’est pourquoi la branche française de ce réseau international a d’abord été lancée par un collectif de 37 réseaux de femmes (ou mixtes) du privé et du public. Le lancement a eu lieu avant le premier confinement, début mars 2020. Et aujourd’hui, ce collectif, qui compte 500.000 membres se transforme en association, présidée par Nathalie Pilhes, l’une des initiatrices de 2GAP venant du réseau Administration moderne. Le collectif, qui s’agrandit avec des associations et entreprises « ami.es » a besoin d’avoir une personnalité morale pour, notamment, développer un outil de gouvernance mondial. Cette plateforme sera présentée, avec les projets de 2GAP, lors du Forum génération égalité en juin prochain.
La nouvelle association a une montagne à gravir. Depuis la création 2GAP en France et la crise sanitaire et économique, la question des femmes aux postes de décision -qui n’a jamais vraiment été une priorité politique- a marqué le pas.
Les médias ont recommencé à considérer que les experts et décideurs ne pouvaient être que des hommes tandis qu’ils renvoyaient les femmes aux soins aux autres. (Lire ILS PENSENT LA GUERRE, ELLES PANSENT LES BLESSURES : LE MONDE SELON LES MÉDIAS). Et la présence des femmes dans les médias a chuté (lire :QUAND LE SEXISME DES MÉDIAS EST DÉNONCÉ)
Les demandes de quotas à la direction des entreprises ont semble-t-il été entendues par la ministre du Travail mais aucun signal pour les traduire dans les faits (Lire : VERS UNE OBLIGATION DE NOMINATION DE FEMMES DIRIGEANTES) Et récemment, plusieurs ministères et collectivités locales ont été épinglés pour non-respect de quotas (pourtant pas inaccessibles) (lire : LA HAUTE ADMINISTRATION SANCTIONNÉE POUR NON-RESPECT DES QUOTAS)
En mai dernier, 2GAP a écrit une lettre au président de la République qui a été publiée par Ouest France . 2GAP était choqué de voir si peu de femmes dans les « comités nationaux d’experts chargés de piloter la crise actuelle et de penser les lendemains » alors que rappelaient-elles, l’égalité femmes-hommes est « la grande cause du quinquennat ». 2GAP a été reçu à l’Elysée fin août pour tirer une sonnette d’alarme, puis l’association a organisé des rencontres avec différents ministères pour inciter chacun à s’engager sans tarder sur la bonne voie. « Nous ne sommes qu’à la moitié du quinquennat, il ne faut pas tarder à agir» insiste Nathalie Pilhes qui regrette que les chiffres de la parité dans la fonction publique sortent deux ans après avoir été collectés. « Dans la fonction publique comme dans le privé, ces chiffres ont un effet sur la réputation des employeurs, s’il y a un trop grand décalage on est dans un flou qui sera peu suivi d’actions correctives ». Avec 2GAP, elle demande que l’index de l’égalité (dit index Pénicaud ) prévu pour le privé s’applique aussi au secteur public. Mais elle propose des améliorations à cet index. Celui-ci, peut avoir un effet boomerang car, aujourd’hui, il est aisé pour une entreprise d’échapper aux sanctions même si elle ne compte que très peu de femmes à sa direction.
La nouvelle association 2GAP a alors élaboré des propositions limpides.
LES PROPOSITIONS DE 2GAPSur les quotas Sur les dispositifs existants Sur la mixité des métiers Sur la parentalité Sur les stéréotypes dans les médias Sur l’entreprenariat féminin |