Le premier jour du reste de l’année où les femmes travaillent gratuitement est ce 6 novembre, selon le calcul des Glorieuses. Elles ont aussi réalisé un sondage : 41 % des femmes sont touchées par des violences économiques conjugales au cours de leur vie.
Cette année encore, Les Glorieuses ont renouvelé le calcul symbolique du jour à partir duquel les femmes travaillent gratuitement compte tenu des différences de salaires globales entre femmes et hommes. L’écart de salaire étant de 15,4% en France selon Eurostat, ce jour tombe encore une fois au tout début du mois de novembre. Le 6 à 11h25 plus exactement. Les Glorieuses appellent à la grève des femmes. Comme l’ont fait tout récemment les Islandaises appelant à cesser le travail rémunéré et le travail domestique.
Lire : Islande : grève des femmes avec la Première ministre
Les différences de salaire entre femmes et hommes sont à la fois la conséquence et la cause de la domination masculine. Les métiers exercés majoritairement par les hommes sont bien mieux rémunérés que ceux exercés par les femmes. Lesquels métiers sont souvent le prolongement du travail familial et domestique gratuit assigné aux femmes. Les hommes, qui décident de la valeur des métiers, considèrent que le travail des femmes n’a pas ou peu de valeur.
Violences économiques dans le couple
Les Glorieuses ont voulu, cette année, mettre en lumière des mécanismes de violence économique, dont les femmes n’ont pas toujours conscience. Et bien-sûr elles font le lien entre violence conjugale économique et violence conjugale tout court.
Le sondage que les Glorieuses ont réalisé avec l’Ifop* révèle l’ampleur des violences économiques au sein des couples : 41% des femmes sont touchées.
Et les façons de déposséder les femmes de leur autonomie financière pour mieux les contrôler sont multiples. Saisie des revenus, interdiction d’avoir un compte bancaire personnel ou même de travailler… à côté de ces violences assez claires, d’autres moins visibles vont ruiner les femmes et permettre au mari de s’enrichir. Cela peut être : inciter la femme à vendre un bien qui lui appartient pour financer le quotidien de la famille, refuser d’utiliser une partie de ses revenus/économies pour financer les dépenses du foyer, donner en garantie des biens appartenant à la femme, saisir l’argent que les enfants devaient recevoir, ne pas verser les pensions alimentaires… et 99% des femmes ayant subi ce genre de violences économiques ont aussi subi des violences conjugales physiques ou psychologiques.
Il y a quelques semaines, les Glorieuses appelaient les entreprises à accélérer leurs politiques d’égalité professionnelle. Les inégalités salariales dont les employeurs sont responsables faisant le lit de la violence conjugale
Lire : L’égalité professionnelle incombe aux entreprises, pas aux femmes
Pour en finir avec les inégalités économiques, Les Glorieuses appellent à nouveau à mettre en place des politiques féministes : revalorisation des salaires dans les métiers féminisés, éga-conditionalité des aides aux entreprises, congés parentaux rémunérés et égaux. Tant que le travail assigné aux femmes aura moins de valeur que celui préempté par les hommes, l’égalité sera impossible et la menace de violence conjugale planera sur les femmes.
Lire aussi dans Les Nouvelles News
UN FRONT ÉCOFÉMINISTE POUR L’ÉGALITÉ DES RETRAITES, DU TRAVAIL ET POUR LA PLANÈTE
PAYÉES 15,8 % DE MOINS QUE LES HOMMES, LES FEMMES TRAVAILLENT GRATUITEMENT DÈS LE #4NOVEMBRE9H10
LES SOLDATES DU « CARE » EN PREMIÈRE LIGNE FACE AU COVID-19
LE SEXE DE LA RICHESSE QUI COMPTE
POUR L’ÉGALITÉ, ONU FEMMES VEUT « TRANSFORMER LES ÉCONOMIES »
LE SEXE DE L’ÉCONOMIE, RETOUR SUR LE COLLOQUE
DOSSIER – BIEN-ÊTRE ET CROISSANCE
*Étude Ifop pour Les Glorieuses réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 17 au 19 octobre 2023 auprès de 951 femmes ayant déjà été en couple, extrait d’un échantillon de 1 101 femmes représentatif de la population féminine vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus. ».