Tandis que la France réfléchit, des changements législatifs pour pénaliser l’achat d’actes sexuels se profilent en Écosse et en Irlande.
Le gouvernement britannique est « sous pression » pour changer la loi sur la prostitution en Angleterre et au Pays de Galles. C’est à lire (en anglais) dans The Guardian. Une pression à ses frontières. Car dès cette année 2013 l’Écosse devrait légiférer pour suivre à son tour le « modèle suédois » qui pénalise les clients de prostituées (ici en anglais, le dossier sur la proposition de loi de la travailliste Rhoda Grant). L’Irlande (qui y pense depuis deux ans déjà) comme l’Irlande du Nord envisagent également cette option. « Le gouvernement doit se demander si la criminalisation de l’achat d’actes sexuels pourrait réduire la demande », insiste Gavin Shuker, député anglais travailliste qui dirige le groupe interparlementaire sur la prostitution.
Le modèle suédois (suivi depuis par la Norvège et l’Islande) semble donc gagner du terrain en Europe. Même si le débat est nuancé. Le Danemark vient ainsi de renoncer à son projet de pénaliser l’achat d’actes sexuels. Selon le rapport établi par le gouvernement suédois en 2010, dix ans après l’entrée en vigueur de la loi, la prostitution de rue a été divisée par deux mais celle par le biais d’internet a continué de s’étendre.
La France est elle aussi promise au débat en 2013. L’été dernier, la ministre des Droits des femmes avait affirmé sa volonté d’en finir avec la prositution. La Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale a initié fin novembre une série d’auditions visant à examiner la question de la politique pénale de la prostitution sous tous ses aspects. Outre l’éventuelle pénalisation des clients, la mesure attendue est l’abrogation du délit de racolage passif, qui vise les prostituées, instauré en 2003.
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