Transparence, environnement, protection des communautés locales, et droits des femmes : la responsabilité sociale et environnementale des géants comme Mars, Coca-Cola, Kellog’s ou Nestlé laisse à désirer, dénonce Oxfam.
Associated British Foods (ABF), Coca-Cola, Danone, General Mills, Kellogg, Mars, Mondelez International (anciennement Kraft Foods), Nestlé, PepsiCo et Unilever. Ces dix géants du secteur agroalimentaire, qui brassent plus d’un milliard de dollars par jour, voient leurs politiques sociales et environnementales passées au crible par Oxfam.
Petits agriculteurs, travailleurs agricoles, eau, terre, changement climatique ou transparence… dans tous ces domaines, les géants ont de gros progrès à faire, souligne l’ONG dans son rapport intitulé « La face cachée des marques », publié mardi 26 février (voir aussi la campagne sur le site d’Oxfam).
Aucune de ces sociétés, par exemple, « ne s’est dotée de politiques permettant de protéger les communautés locales contre les accaparements de terres et d’eau ». Toutes « restent excessivement opaques concernant leurs chaînes d’approvisionnement agricoles, ce qui rend leurs déclarations en matière de développement durable et de responsabilité sociale difficiles à vérifier. » Nestlé et Unilever tirent tout de même leur épingle du jeu : elles ont « développé et publié davantage de politiques visant à réduire les risques sociaux et environnementaux dans leurs chaînes d’approvisionnement ». Les plus mauvais élèves sont ABF et Kellogg (Voir tableau ci-dessous).
Les femmes chocolat
Une note intégrée au rapport d’Oxfam met par ailleurs en lumière « les importantes lacunes des politiques » de ces 10 géants « en matière de protection et de promotion des droits des femmes. » Non pas dans leurs bureaux occidentaux, mais à la source des matières premières, dans les pays en développement.
A ce titre, le rapport pointe du doigt Mars, Mondelez et Nestlé, trois des plus puissants producteurs de chocolat au monde. « À l’échelle de la planète, des millions de productrices et de travailleuses du secteur du cacao sont victimes d’inégalités et de discriminations généralisées », dénonce Oxfam. « Alors que les femmes occupent des postes de plus en plus élevés au siège des entreprises du secteur alimentaire et des boissons, celles qui travaillent dans la chaîne d’approvisionnement des pays en développement se voient toujours refuser de semblables avancées en matière de revenus, de statut social ou de perspectives d’avenir ». Un exemple parmi bien d’autres : dans une usine de transformation indonésienne, toutes les femmes ont été licenciées après avoir demandé l’égalité en matière de traitement et de rémunération.
Oxfam félicite toutefois ces entreprises pour leur engagement, ces dernières années, à réduire le travail des enfants. Mais déplore le « manque de considération quasiment universel pour les obstacles auxquels se heurtent les femmes ». Pourtant, fait remarquer l’ONG, le respect du travail des femmes est une condition sine qua non de la fin du travail des enfants, : il « sera éradiqué uniquement lorsque les travailleurs et travailleuses sur le terrain gagneront un salaire leur permettant de subvenir aux besoins de leur famille. »
Images : Oxfam