Le député UMP, lors de l’intervention d’une consœur, n’a rien trouvé de plus subtil que d’imiter la poule. Pas forcément sobre, et pas forcément le seul. Nouvelle illustration du sexisme ordinaire chez les parlementaires.
Mise à jour : Philippe Le Ray a été sanctionné pour ce comportement.
Voir : Le sexisme à l’Assemblée coûte 1378 euros
Dérapage sexiste à l’Assemblée nationale. Un de plus. C’est l’assistant parlementaire Pierre Januel qui l’évoque sur son blog. Mardi 8 octobre à 22h30, lors du débat sur la réforme des retraites, la députée Ecologiste Véronique Massonneau intervenait pour expliquer son opposition à l’allongement de la durée de cotisation. Pendant sa prise de parole, le député apparenté UMP Philippe Le Ray s’est mis « à caqueter et faire la poule en pleine séance ».
Le compte rendu officiel de la séance évoque quant à lui « plusieurs députés du groupe UMP » auteurs de l’onomatopée : « Cot, cot, cot codec ! » Et ce commentaire du rapporteur Michel Issindoux : « Ils sont complètement avinés ! »
Sanction ?
Visiblement exaspérée sur le moment, Véronique Massonneau a ensuite commenté : « Visiblement, Philippe Le Ray était éméché ». Pierre Januel va dans le même sens : « Apparemment la buvette et la séance de nuit ne profitent pas à tous. »
Plusieurs voix, comme celles du ministre écologiste Pascal Canfin pour qui « ce sexisme dégradant pour la République ne peut rester impuni », se sont élevées pour demander des sanctions à l’encontre du député. Les présidents de groupe de l’Assemblée doivent en débattre dans la journée. « Si une sanction est prise contre Philippe Le Ray, l’annonce n’interviendra, normalement, pas avant la semaine prochaine. Le temps pour l’élu de s’expliquer. Et pour le groupe UMP de se positionner, lui qui est resté pour l’instant muet », note Le Lab d’Europe 1.
Le Forum Femmes & Pouvoir a lancé une pétition pour que les comportements sexistes à l’Assemblée Nationale et au Sénat soient systématiquement sanctionnés.
Sexisme en série
Effets de l’alcool ou pas, ce n’est pas la première fois que les débats parlementaires permettent d’observer ce genre d’attitude sexiste.
En février, la ministre Yamina Benguigui expliquait trouver « très choquant le machisme ambiant à l’Assemblée nationale. Vous allez [là-bas] pour vous exprimer, vous avez l’impression d’être toute nue et que c’est graveleux. (…) »
Quelques jours auparavant, les députés socialistes dénonçaient les « machos » de l’UMP qui s’en étaient pris à la députée Laurence Dumont lorsqu’elle avait présidé une séance lors du débat sur le mariage pour tous ».
Et on se souvient des sifflets provoqués en juillet 2012 par la robe à fleurs de la ministre Cécile Duflot.
Le Sénat n’est pas en reste, avec ces dérapages misogynes en janvier lors des débats sur le « binôme paritaire ». La sénatrice socialiste Laurence Rossignol décernait alors à son confrère UMP Bruno Sido « la palme du misogyne beauf ». Aujourd’hui, relève-t-elle sur Twitter, Philippe Le Ray est « nominé pour partager avec le sénateur Sido le prix du beauf misogyne ».