En direct du carnaval de Cologne, la journaliste belge Esmeralda Labye a subi des attouchements « à caractère sexuel ». La RTBF a déposé plainte pour ces actes qui « portent atteinte à Esmeralda et aux femmes en général ».
La scène s’est déroulée le jeudi 4 février. La journaliste Esmeralda Labye, envoyée spéciale à Cologne de la RTBF, la télévision belge francophone, suivait en direct le début des festivités du célèbre carnaval. « Ça se passe relativement bien », expliquait-elle aux téléspectateurs. Pourtant au même moment, derrière elle, trois jeunes hommes mimaient des actes sexuels et lui chuchotaient à l’oreille.
Un « manque de respect » qui a fait réagir. La rédactrice en chef du service politique de la chaîne, Johanne Montay, s’est dite « choquée » :
Choquée par le manque de respect des types derrière Esmeralda Labye en direct à Cologne ! #13h #RTBF
— Johanne Montay (@JohanneMontay) February 4, 2016
Pire, la scène s’est poursuivie hors antenne par des attouchements : « Ce direct était effectivement chaotique avec des doigts d’honneur, un homme qui s’amusait à mimer derrière moi une scène sexuelle qui n’avait pas lieu d’être et puis surtout une main qui s’est posée sur ma poitrine au terme de ce direct. Cette scène m’a choquée », a témoigné plus tard la journaliste lors d’un nouveau direct.
Une agression qui ne passe pas. Le directeur de l’Information et des Sports de la chaîne, Jean-Pierre Jacqmin, réagissait le soir même dans le JT : « La RTBF a décidé de déposer plainte en Allemagne pour que les faits soient instruits plus rapidement, ils sont inadmissibles et ce quel que soit l’état d’ébriété de ces quelques jeunes hommes. »
Dans un communiqué, la RTBF annonçait limiter la diffusion des images « de ces comportements dégradants vis-à-vis de sa collègue » et affirmait avoir reçu dans l’après-midi des excuses de la mairie de Cologne qui apporterait « si nécessaire, la protection de la police encadrant l’évènement ».
Suite aux agressions sexuelles de masse du Nouvel An dans la ville, le dispositif de sécurité a en effet triplé pour l’édition 2016 du Carnaval : 2 500 policiers sont déployés pour le carnaval auquel participent des centaines de milliers de personnes. La mairie a également annoncé avant l’événement un meilleur éclairage des « coins sombres » ainsi que la mise en place durant le carnaval d’un « point de sécurité pour les femmes » où elles peuvent recevoir conseils et accompagnement face « au harcèlement, aux menaces ou agressions ».
La journaliste de la RTBF, quant à elle, a décidé de continuer son reportage à Cologne. « Notre respect va vers elle, notre mépris envers ses agresseurs », a conclu Jean-Pierre Jacqmin.
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