
Rencontre entre Ségolène Royal et le Secretaire-Général de l’ONU Ban Ki-moon le 11 mars 2016 à l’ONU. © UN Photo/Eskinder Debebe
La cérémonie de signatures marque un premier pas vers l’entrée en vigueur de l’accord de Paris sur le climat. Sa mise en œuvre concrète ne devra pas oublier les femmes, avertit Ségolène Royal.
Plus de 165 pays participent vendredi 22 avril, au siège des Nations Unies à New York, à la cérémonie de signatures de l’accord sur le climat conclu en décembre à Paris. Ce chiffre constituera tout simplement un record en termes de nombre de pays signant un accord international en une journée, selon l’ONU.
Cette cérémonie ne sera toutefois qu’une première étape, symbolique, vers l’entrée en vigueur de l’accord de Paris. Les pays devront ensuite le ratifier au niveau national ; la France envisage de le faire dès cet été. L’accord entrera en vigueur 30 jours après qu’au moins 55 parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements Climatiques (CCNUCC), représentant au moins 55 % des émissions mondiales, l’auront ratifié.
L’accord se décline sous forme de contributions dans lesquelles les188 parties s’engagent à le mettre en pratique, pour maintenir l’élévation de la température mondiale en dessous de 2 °C d’ici à la fin du siècle. Objectifs de réduction des gaz à effet de serre, mobilisation des ressources des pays développés pour les pays en développement … mais aussi dimension de genre. La prise en compte de « l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes » est inscrite dans l’accord de Paris, et doit rester au cœur des priorités, a insisté – à nouveau – Ségolène Royal à New York, mercredi 20 avril, à l’avant-veille de la cérémonie de signatures.
Un tiers seulement des contributions des Etats prennent en compte la dimension de genre
La ministre de l’Environnement, et présidente de la COP21, s’exprimait lors d’un Forum organisé par l’Union africaine. Les femmes sont les principales victimes de la crise climatique, elles y apportent aussi les solutions, a-t-elle rappelé.
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La ministre a dès lors mis en avant une série d’actions nécessaires « pour reconnaître le rôle des femmes dans le climat ». A commencer par « intégrer dans 100% des contributions nationales la dimension femmes ». Car actuellement, selon le chiffre avancé par Ségolène Royal, seules 36 % des contributions déposées par les États prennent en compte cette dimension. « Tous programmes doivent l’intégrer. »
Il s’agit aussi de prévoir des ressources dédiées à des projets portés par des femmes, ou qui les concernent, dans les pays en développement. « L’agriculteur en Afrique est d’abord une agricultrice qui produit 80 % de l’alimentation mais ne possède que 10 % des terres », a par exemple rappelé la ministre.
Plus symboliquement, Ségolène Royal a annoncé, avec Winnie Byanyima, présidente de l’ONG Oxfam, la création d’un prix « Femmes d’Afrique et climat », ou Prix Wangari Maathai, du nom de la prix Nobel de la paix 2004, fondatrice au Kenya du Green Belt Movement qui planta des dizaines de millions d’arbres. Il s’agira d’encourager et de reconnaître les « héroïnes du climat ».
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