Après la Suède, l’Espagne va intégrer la notion de consentement explicite dans la définition du viol
Le nouveau chef du gouvernement espagnol l’a affirmé clairement devant le parlement : « Si une femme dit ‘non’, c’est non, et si elle ne dit pas ‘oui’, c’est aussi non. C’est clair ». Pedro Sánchez a indiqué qu’il reprenait ainsi les propos de Carmen Calvo vice-présidente et ministre de l’Egalité. Il s’est montré très engagé et volontariste devant les députés pour présenter son programme pour les deux années restantes de sa législature. Rappelant que l’Espagne est le seul pays de l’OCDE comptant plus de femmes que d’hommes dans le gouvernement, il ne se contente pas du symbole. Le dirigeant socialiste ne veut pas seulement que son gouvernement soit féminin mais il le veut aussi «féministe». L’un de ses objectifs, a-t-il dit, sera « d’intégrer la perspective de genre dans toute la justice » (voir En Espagne, un record mondial de femmes ministres)
Début juin, le gouvernement fraîchement nommé annonçait que sa première proposition de loi viserait la formation des juges sur la question des violences sexuelles. ( voir: Formation des juges contre les violences : première mesure du nouveau gouvernement espagnol)
Cette fois-ci, il annonce qu’il va modifier sa législation sur le viol afin de criminaliser tout acte sexuel non explicitement consenti. Il s’inscrit ainsi dans les pas de la Suède qui a annoncé une mesure similaire en décembre dernier. (Voir : Contre les violences sexuelles, la Suède veut mieux prendre en compte le consentement)
En Espagne les évolutions de la législation sur le viol ont été consécutives au procès de « la meute » qui a provoqué de larges mobilisations contre une « justice patriarcale ». (Voir En Espagne, les mobilisations paient)
L’Espagne est d’ailleurs fortement mobilisée pour les droits des femmes. Les journalistes aussi tentent de faire bouger les mentalités. (Voir Contre la maltraitance journalistique des agressions sexuelles : l’Espagne aussi !)
Dans ses annonces, le gouvernement espagnol a aussi précisé qu’il allait renforcer l’éducation sexuelle et reproductive dans les écoles, afin d’éviter que la pornographie ne soit le seul modèle pour les jeunes. Pedro Sánchez veut ajouter un module de «valeurs civiques» pour apprendre l’égalité des sexes et le respect.