Le chouette film de Justine Triet clôture la compétition en toute fin du Festival de Cannes, vendredi 24 mai, jour de sa sortie en salles en France.
Cela fait un moment que Les Nouvelles News vous parlent de Justine Triet (voir ci-dessous) : cette réalisatrice a déboulé comme un chien dans un jeu de quilles dans le cinéma français avec « La bataille de Solférino », montré en 2013 à l’ACID (le off cannois), puis est revenue avec « Victoria » à la Semaine de la critique en 2016. Chacun de ces deux films était un portrait de femme énergique, débordée et foldingue : une journaliste le jour de l’élection présidentielle, une avocate défendant son meilleur ami. L’« ascension cannoise » de la quarantenaire se termine aujourd’hui en sélection officielle, avec une unique projection en toute fin de festival. « Sibyl » film inclassable, auteur et grand public, drôle et touchant, veut embrasser mille sujets et retombe toujours sur ses pattes.
Car tout comme sur un divan de psychanalyste, dans « Sybil » tout se mélange, passé et présent de plusieurs histoires : celle de Sibyl (Virginie Efira), ex romancière, psy, ancienne alcoolique, qui décide de s’éloigner de ses patients pour écrire un nouveau roman ; celle de la jeune actrice Margot (Adèle Exarchopoulos) demoiselle en détresse qui la consulte, empêtrée dans une histoire passionnelle avec un acteur, qui fait ressurgir le passé de Sibyl, qui s’en inspire pour avancer dans son roman, avant de venir en renfort « coach psy « sur le tournage du film de Margot… à Stromboli !
Justine Triet offre pour la deuxième fois un rôle en or à Virginie Efira, actrice quasiment modelée par sa réalisatrice : psy mais aussi tarée que ses patients, elle rit, pleure, fume, vapote, se saoule et décide de ne plus boire, mais reboit, fait l’amour (beaucoup), écoute ses patients, vomit sur un bateau, joue seule les personnages du roman qu’elle écrit, chante (bien), et tente d’élever ses deux filles au milieu de toutes ces activités chronophages.
Avec du drame, de l’humour, des coups de théâtre, du voyage (Sromboli quand même ce n’est pas rien) « Sybil » se donne sans compter tant du côté du récit (compliqué) que de la réalisation (inventive) et des acteurs ( tous excellents).
« Sybil » de Justine Triet, avec Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos, Laure Calamy, mais aussi Gaspard Ulliel, Niels Schneider Paul Hamy, Sandra Hüller, en salles le 24 mai
Ce que dit la réalisatrice de son film :
« C’est un film sur l’identité et les racines. D’où je viens, qui je suis, qu’est-ce que j’ai fait, est-ce que je peux me réinventer ? »
« Sibyl vampirise Margot, mais pas seulement : elle se vampirise elle-même ! On est dans sa tête. Et pourtant on ne sait finalement pas qui est cette femme. Dans sa vie le mensonge est partout. »
« A la lecture du scénario, certains m’ont dit « mais tu n’en as pas marre de faire un film où les hommes sont les faire-valoir des personnages féminins ? » (dans M le magazine du Monde)
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