Selon une récente étude, les femmes ne sont pas beaucoup plus nombreuses que les hommes à se sentir sous-payées alors qu’elles gagnent globalement 15% de moins en équivalent temps plein.
Plus de la moitié des Français.es (54%) estiment percevoir un salaire insuffisant. C’est le cas pour 61 % des femmes contre 49% des hommes révèle l’étude People at Work 2023 du conseil en gestion RH ADP, réalisée auprès de plus de 32.000 actifs dans 17 pays, dont près de 2.000 en France. La maternité semble être un obstacle : 65% des mères jugent leur rémunération trop faible contre 52% des pères.
Par rapport aux hommes et par rapport aux écarts de salaires réels, les femmes ne sont pas nombreuses à s’estimer mal payées. Dans les faits, globalement, selon l’Insee, les femmes gagnent près de 15% de moins que les hommes en équivalent temps plein. Tous temps de travail confondus, elles perçoivent un salaire net inférieur de 24,4% à celui des hommes.
Lire : 14,8 % D’ÉCART DE SALAIRES ENTRE FEMMES ET HOMMES
Les deux principales raisons à ces écarts de salaires relèvent de « ségrégation professionnelle » : plus on monte dans la hiérarchie des métiers, moins on trouve de femmes et les femmes travaillent majoritairement dans les secteurs d’activité qui rémunèrent le moins bien. Si les femmes estiment leur rémunération à l’aune de celles des métiers féminisés, il est possible qu’elles s’estiment bien rémunérées. Si elles comparaient leur rémunération à celle de métiers de « valeur égale » c’est-à-dire nécessitant des compétences, des diplômes, des aptitudes comparables, elles pourraient s’estimer plus largement encore sous-payées. Elles ont manifestement accepté la moindre valeur du travail assigné aux femmes.
ADP affirme sur BFMTV « que l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes est toujours bien d’actualité malgré la mise en place de l’index de l’égalité professionnelle » (Un index fortement décrié. Lire : EGALITÉ PROFESSIONNELLE : LE REVERS DE L’INDEX )
L’étude montre que, seulement 41% des salarié.es français estiment que « leur entreprise applique une politique d’égalité salariale entre les femmes et les hommes » et l’écart de perception est toujours parlant : 46% des hommes ont cette impression contre 35% des femmes.
Quels sont les secteurs d’activités qui génèrent le plus de frustrations ? Dans l’éducation et la santé -secteurs fortement féminisés- 65 % des salarié.es s’estiment sous-payé.es suivis. Des secteurs moins féminisés suivent -mais ce qui est exprimé est l’impression d’être moins payé- : l’industrie (60%) , le commerce (59%), le transport et la logistique (58%). Le télétravail semble faire reculer les frustrations liées à la rémunération : 58% des personnes travaillant sur site s’estiment sous-payés contre 42% de celles qui télétravaillent à 100%.