Deux ans après la prise de pouvoir par les talibans, la France accueille cinq Afghanes qui s’étaient exilées au Pakistan. Mais elle doit faire beaucoup plus pour ces femmes persécutées martèlent les ONGs.
Ce lundi 4 septembre, la France accueille officiellement, cinq Afghanes menacées par les talibans et exilées au Pakistan voisin. Cinq femmes, dont une accompagnée de trois enfants, doivent atterrir à l’aéroport de Roissy, plusieurs mois après avoir fui le régime taliban qui a repris le pouvoir en Afghanistan voici deux ans.
Ex-directrice de l’université des Sciences, consultante pour des organisations non gouvernementales, présentatrice de télévision ou encore enseignante dans une « école secrète de Kaboul », elles n’avaient alors pas pu bénéficier des ponts aériens vers les pays occidentaux et avaient fui par leurs propres moyens vers le Pakistan.
Cette opération d’évacuation était réclamée de longue date par les soutiens de ces femmes en France. En avril dernier, un collectif de 350 personnalités nommé « Accueillir les Afghanes » avait signé une tribune appelant ainsi les autorités : « La France, si prompte à affirmer conduire une diplomatie féministe, a les moyens d’agir pour protéger la vie et l’avenir de celles à qui, si récemment encore, nous promettions tant. Il est temps de passer aux actes. »
Lire : Appel d’urgence pour accueillir les Afghanes
L’AFP le souligne : « Si ces arrivées constituent « une bonne nouvelle », elles ne sont « pas le fruit d’une décision politique » mais ont été « obtenues de haute lutte » par des militants qui ont bataillé « pour obtenir des visas » à ces femmes, a déploré Delphine Rouilleault, directrice générale de France terre d’asile, dont un centre les accueillera dans un premier temps. »
L’agence écrit cela après avoir repris les propos Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), établissement public placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur : « Selon les consignes données par le président de la République, une attention toute particulière est portée sur des femmes (…) menacées par les talibans parce qu’elles ont eu des positions importantes dans la société afghane (…) ou des contacts étroits avec les Occidentaux. C’est le cas des cinq femmes qui arrivent aujourd’hui ». Il annonce aussi que « A bas bruit, l’opération Apagan [d’exfiltration des Afghans vers la France] continue ».
C’est le souhait réitéré par les soutiens aux femmes Afghanes qui voient leurs droits disparaître depuis l’été 2021, le régime taliban étant allé jusqu’à interdire la scolarisation des filles à partir de 12 ans.
Le collectif Accueillir les Afghanes qui déplorait que les opérations de soutien soient seulement « menées souvent à bout de bras par des journalistes, des chercheurs » attend encore davantage de l’Etat français. Un couloir humanitaire à la place de quelques évacuation au compte-goutte par exemple…