Une femme politique ne devrait ses fonctions qu’au fait d’avoir couché avec un homme ? La maire de Saint-Brieuc Marie-Claire Diouron n’entend pas laisser passer cette manifestation de sexisme crasse.
Dans l’ombre des milliers de témoignages de harcèlement sexuel qui ont afflué ces derniers jours sur les réseaux sociaux, sous le mot-clé BalanceTonPorc, un autre exemple du sexisme au quotidien : des affiches sauvages collées dans les rues de la ville de Saint-Brieuc, en Bretagne, laissant entendre que la maire de la ville a dû « baiser » pour occuper cette fonction.
Marie-Claire Diouron a annoncé son intention de porter plainte pour diffamation, mardi 17 octobre, après que plusieurs affiches de ce genre sont apparues dans la ville.
Marie-Claire Diouron a pris ses fonctions en juillet, en remplacement du maire Bruno Joncour, devenu député. Et qui figure à ses côtés sur cette affiche diffamatoire.
Le #sexisme en #politique : un mal dominant. J'ai décidé de porter plainte. pic.twitter.com/AQ2xYEGAVJ
— Marie-Claire DIOURON (@mcdiouron) October 17, 2017
Elle « est la première femme maire de la ville. Il y a là un symbole, et c’est pour cela qu’il n’était pas question de laisser passer sous silence ce sexisme politique », explique son entourage, cité par Le Télégramme. Rappelons que les femmes ne représentent que 16% des maires en France.
L’élue UDI a reçu le soutien de responsables politiques de tous bords, comme celui de la maire socialiste de Rennes Nathalie Appéré.
Juste abject! Tout mon soutien @mcdiouron.#nejamaislaisserpasser https://t.co/l7W0ksUi1K
— Nathalie Appéré (@nathalieappere) October 18, 2017
L’idée que des femmes politiques auraient « couché pour réussir » n’appartient décidément pas au passé. En juin 2016, la maire de Paris Anne Hidalgo avait décidé de ne pas laisser passer une remarque similaire d’un maire francilien, pour qui des élus venaient « se faire tailler des pipes par Hidalgo ». On se souvient aussi du « Une place de ministre pour une pipe ? », de l’écologiste Stéphane Lhomme en 2015.