Une tribune adressée à Anne Hidalgo demande à la maire de Paris d’afficher le portrait de la journaliste russe Marina Ovsiannikova sur la façade de l’Hôtel de Ville de Paris.
La journaliste russe Marina Ovsiannikova a été arrêtée le 10 août dernier. Auparavant, elle avait été condamnée pour avoir dénoncé les attaques de la Russie contre l’Ukraine. L’accusant de « discréditation » des forces armées russes, un tribunal de Moscou lui a infligé une amende de 50 000 roubles (800 euros). Elle aurait, le 13 juillet, déclaré devant des journalistes, que l’opération en Ukraine était un « crime » lors d’une audience concernant un opposant emprisonné. Quatre jours plus tard, elle était brièvement interpellée dans la région de Moscou.
Marina Ovsiannikova est devenue célèbre lorsqu’elle a interrompu un journal télévisé russe avec une affiche contre l’offensive en Ukraine dès le début des hostilités. Elle avait brandi une pancarte en direct avec ce message : « Non à la guerre. Arrêtez la guerre. Ne croyez pas à la propagande. Ici on vous ment. Russes contre la guerre. »
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« Le 15 mars, le président Macron lui a offert l’asile politique en France. Condamnée à une amende et laissée en liberté en attendant son procès, elle a continué à manifester son opposition à cette guerre » rappelle la tribune initiée par les autrices et historiennes Catherine Deudon et Florence Montreynaud, et signée notamment par Elisabeth Badinter, philosophe, Monique Dental, présidente fondatrice Réseau féministe « Ruptures », Geneviève Fraisse, philosophe, Malka Marcovich, historienne, Benjamin Stora, historien, Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes ou Anne Zelensky, présidente de la Ligue du droit des femmes,
« Le 10 août, elle a été arrêtée. Elle risque dix ans de prison. Nous savons dans quelles conditions d’arbitraire se déroulent les procès dans la Russie de Poutine » poursuit la tribune. « Madame la maire, nous vous demandons d’afficher le portrait de Marina Ovsiannikova sur la façade de l’Hôtel de Ville de Paris, comme vous l’avez fait pour d’autres personnes persécutées. »