La semaine du goût du 10 au 18 octobre est l’occasion de nombreuses manifestations. Mais la transmission du goût, ce patrimoine si précieux pour prévenir l’obésité, n’a pas pris l’ampleur qu’elle mérite en France. L’apprentissage du goût offre pourtant bien des découvertes : vocabulaire sensoriel, tolérance, partage, équilibre...
L’enfant est prédestiné à aimer ce qu’il déguste en bonne compagnie
La question se pose donc de savoir si l’apprentissage du « manger sain » doit être laissé aux seules familles, reproduisant ainsi d’inévitables inégalités. Car le goût –et les couleurs- est un domaine subjectif et émotionnel où l’environnement joue un rôle plus important que le « bon goût » de l’aliment mangé. La grande surprise dans ce domaine a été apportée par les neurosciences dans les dernières décennies : on croit aimer une tarte au chocolat pour son caractère moelleux et sucré mais on l’apprécie en réalité parce que grand-père nous la préparait avec amour les dimanches quand nous étions petits. L’enfant est donc en grande partie prédestiné à aimer manger ce qu’il a dégusté en bonne compagnie et dans un environnement chaleureux, qu’il s’agisse de chips et de saucisson ou de poissons et de légumes. Le projet EduSens, lancé par l’agence nationale de la recherche (ANR) et porté par de nombreux partenaires -dont l’INRA et l’Institut du goût- teste ainsi depuis 2005 l’effet d’une éducation sensorielle en classe, puis au restaurant scolaire et enfin relayée à la maison par les parents auprès de 600 enfants de 8 à 10 ans.
Apprendre le vocabulaire sensoriel à l’école
Cette recherche pourrait conduire à l’introduction de l’apprentissage du goût dans les programmes scolaires. Elle révèle déjà un impact positif sur le vocabulaire sensoriel de l’enfant, son ouverture à l’expérimentation et à la nouveauté. La découverte des goûts est en effet un formidable stimulateur des 5 sens : les fraises peuvent être granuleuses et charnues, les crèmes brûlées croustillantes et dorées, les citrons acides et pulpeux, la sole légère et la rhubarbe amère. Le goût est donc une porte sur le monde car il stimule le toucher, la vue, l’odorat et l’ouïe tout autant que les papilles. Pratiquer une leçon de goût devient aussi une leçon de tolérance : la perception des saveurs est éminemment subjective et certains perçoivent peu l’amertume quand d’autres sont particulièrement sensibles au sucré. L’enfant apprend ainsi qu’il n’a aucun moyen de savoir ce que ressent son camarade en mangeant le même aliment et à respecter cette différence. Il n’y a pas de faute de goût en matière de goût.
Anne-Sophie Pic amène ses étoiles à l’hôpital

En savoir plus : www.institutdugout.fr
Programme de la semaine du goût : www.legout.com
1 commenter
et si les parents savaient éduquer convenalbment leurs enfants ? il faudrait plutot faire passer un test aux futurs parents… car des imbeciles comme un certain president … avec un gamin aux dents encore plus longues, sans education… ca nous gave !