
Le siège de l’ONU à NEw York. Photo Steve Cadman sur Flickr (CC BY-SA 2.0)
Le Premier ministre belge a admis, et regretté, que la Belgique ait voté pour l’admission de l’Arabie Saoudite à la CSW, ‘Commission de la condition de la femme’ des Nations Unies. Les autres États européens refusent de révéler leur vote.
L’octroi d’un siège à l’Arabie Saoudite au sein de la ‘Commission de la condition de la femme’ des Nations Unies (CSW) n’en finit pas de faire des vagues. “C’est comme nommer un pyromane chef des pompiers”, déplorait l’organisation UN Watch en révélant l’information le 22 avril : Le royaume rigoriste qui traite les femmes comme des citoyennes de seconde zone a été amis pour la période 2018-2022 parmi les 45 États siégeant à la CSW, « le principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes ».
Voir : Quand l’Arabie Saoudite s’occupe à l’ONU de “l’autonomisation des femmes”
C’est aux pays membres de l’ECOSOC, Conseil économique et social des Nations Unies, qu’il est revenu de faire ce choix par un vote à bulletins secrets. Selon UN Watch, au moins 5 États européens ont voté pour l’admission de l’Arabie saoudite à la CSW. De quoi soulever un vif débat politique en Belgique, qui est de ceux-là.
Mercredi 26 avril, en commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, le ministre belge des Affaires étrangères le laissait entendre, sans l’admettre clairement. Le lendemain, interpellés par plusieurs députés évoquant une « honte », le Premier ministre se montrait plus clair : « Nos diplomates ont exprimé un vote au nom de la Belgique. Je regrette ce vote », a déclaré Charles Michels devant les député.e.s. « Nous tirerons les conséquences pour l’avenir et j’ai donné des instructions pour qu’une appréciation politique puisse se faire au plus haut niveau de manière à ce que cela ne se reproduise pas », a poursuivi le Premier ministre.
Le parti belge Ecolo souligne qu’il « appelle depuis de longs mois à repenser complètement les relations diplomatiques et économiques que la Belgique entretient avec l’Arabie saoudite. » Une proposition de résolution en ce sens sera d’ailleurs examinée mardi 2 mai par la Commission des Relations extérieures de la Chambre des représentants.
La Belgique est en tout cas le seul pays à avoir admis une telle erreur. Contacté par le HuffPost, le ministère français des Affaires étrangères refuse de dévoiler le vote français, mais assure que « la France vote toujours en fonction de ses principes ».
Le gouvernement norvégien, pressé par des parlementaires, a refusé de rendre compte de son vote. De même que le gouvernement suédois. La Suède, qui prône une politique étrangère féministe, est également sous la pression de WikiLeaks. Le site fondé par Julian Assange (qui a fui la justice suédoise pour ne pas répondre à des accusations de viol) a promis mercredi 26 avril une récompense à qui dévoilerait le vote suédois.
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