À l’antenne, la journaliste de CBS Norah O’Donnell a évoqué les accusations de harcèlement et agressions sexuelles à l’encontre de son confrère star, Charlie Rose : « Inacceptable ».
C’est une intervention exemplaire qu’a délivrée Norah O’Donnell, mardi 21 novembre dans l’émission “CBS This Morning.” La journaliste n’avait pas d’autre choix que d’évoquer l’absence de son habituel comparse, Charlie Rose. Et pour cause : le journaliste de 75 ans, un des grands noms de la télévision aux États-Unis, a été suspendu par la chaîne après que 8 femmes, collègues ou ex-collègues sur la chaîne où il officiait précédemment, PBS, l’ont accusé de harcèlement et agressions sexuelles.
Mais Norah O’Donnell, qui co-présentait l’émission avec lui depuis ses débuts en 2012, ne lui a accordé aucune excuse :
https://twitter.com/NorahODonnell/status/932944298995277825
« Cette situation réclame un examen franc et honnête de notre position et plus généralement de la sécurité des femmes. Je vais être très claire : il n’y a aucune excuse à ce comportement qui a été dénoncé. Il est systémique et généralisé (…) C’est vrai, je le sais. Les femmes ne peuvent pas espérer l’égalité au travail ou dans la société tant que ce ne sera pas pris en compte (…) Cela doit cesser. Ce comportement est inacceptable. Point final ».
Une déclaration salutaire, quand certaines voix en viennent à remettre en cause la parole de victimes qui ont témoigné dans le sillage de l’affaire Weinstein. En France par exemple, lundi 20 novembre, Alain Finkielkraut relativisait les témoignages qui ont afflué sur #BalanceTonPorc.
Aux États-Unis, la déclaration de Norah O’Donnell est d’autant plus remarquée qu’elle tranche avec celle d’une autre célébrité de la télévision : la créatrice et actrice de la série Girls Lena Dunham, qui a régulièrement fait montre de son féminisme, a cru bon de défendre un scénariste de Girls accusé de viol par une actrice. Face au tollé, Lena Dunham fait amende honorable. « Toute victime qui prend la parole doit être écoutée, pleinement et entièrement », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Dans un monde patriarcal, dire ‘je te crois’ est essentiel ». Mais son aura en a assurément pris un coup.
— Lena Dunham (@lenadunham) November 19, 2017