S’insurgeant contre l’absence de femme au directoire de la Banque centrale européenne, l’eurodéputée se voit reprocher d’avoir laissé la France nommer un homme il y a quelques mois.
Mardi 11 septembre, les principaux titres de presse relayaient la fronde des députés européens contre la Banque centrale européenne. La commission économique s’oppose à la nomination du Luxembourgeois Yves Mersch au directoire de la BCE, au motif que cette instance dirigeante ne compte que des hommes.
Si la presse s’est intéressée à cette affaire (quatre jours après Les nouvelles NEWS), c’est parce que l’AFP en avait fait une dépêche. L’agence y citait notamment Rachida Dati, laquelle se déclarait « choquée » par cette BCE 100% masculine et demandait à ses collègues du Parlement européen de « refuser toute audition, bloquant ainsi toute nomination, afin de protester contre cette régression ». Cette prise de position féministe tombait à pic pour l’ancienne garde des Sceaux, qui vient de lancer son mouvement ‘pro-parité’ à l’UMP.
Absence remarquée
Rachida Dati reste décidément un produit d’appel de la presse. Citée par l’AFP, elle n’était pourtant en rien à l’origine de cette fronde des eurodéputés. Côté français, c’est Sylvie Goulard – élue, elle, sur une liste du Modem – qui avait donné de la voix.
Pire, Rachida Dati n’était même pas présente à la réunion de la commission économique (ECON) où a été confirmée la décision de « refuser toute audition », justement, pour s’opposer à la candidature d’Yves Mersch. Et Sylvie Goulard de lui adresser, dans un mail rapporté par LeLab, une remarque assassine : « A l’avenir, nous serions ravis que votre présence assidue dans la commission ECON conforte la cause des femmes. »
Quand la France nommait un homme
Plus tôt, comme le rapportait Euractiv.fr, c’est un eurodéputé luxembourgeois qui avait sévèrement taclé l’ancienne ministre : « Votre appel au sujet du processus de nomination de M. Mersch comme nouveau membre du Directoire de la BCE serait peut-être crédible, si vous aviez manifesté le même engagement pour la présence de femmes au sein de la BCE lorsqu’il s’agissait de nommer le représentant masculin français, proposé à l’époque par un Gouvernement français que vous avez soutenu ». Benoît Coeuré a en effet été nommé au directoire de la BCE en janvier 2012…