Comme Rachida Dati, plusieurs élues UMP parisiennes s’étaient élevées contre des investitures très masculines aux législatives dans la capitale. Avant, à une exception près, de rentrer dans le rang. A Paris, l’UMP ne devrait compter que des députés hommes.
Plusieurs élues UMP de la capitale avaient fait le choix de la dissidence, au début de l’année, après avoir été écartées au profit d’hommes par la commission d’investiture du parti pour les élections législatives. Elles sont depuis, à une exception près, rentrées dans le rang.
Le plus médiatique est le cas de Rachida Dati. Après des mois de psychodrame, l’ancienne ministre annonce mercredi 16 mai qu’elle laisse le champ libre à François Fillon dans la 2è circonscription de Paris. Elle ne cache pas son amertume : « J’aurais pu me présenter et faire battre François Fillon. Les Français n’apprécient pas qu’il abandonne la Sarthe et les Sarthois à la gauche pour s’assurer un avenir », explique-t-elle. Mais choisit la discipline pour ne « pas ajouter de la division à l’échec ».
Quelques jours plus tôt, une autre UMP parisienne tentée par la dissidence annonçait son retrait à contre-coeur, avec des mots similaires. « Je ne veux pas ajouter de la confusion à la confusion », expliquait Corinne Atlan-Tapiero, élue dans le XIIe arrondissement, en renonçant à sa candidature dans la 8e circonscription, attribuée à Charles Beigbeder.
Une troisième femme en colère contre les investitures de l’UMP à Paris avait également cédé il y a quelques jours. Marie-Claire Carrère-Gée a retiré sa candidature dissidente dans la 12e circonscription face au candidat investi, Jean-Pierre Lecoq. En janvier, elle s’estimait coupable, aux yeux de son parti, d’un « délit de mariage » avec l’actuel président de la Ligue de football, un peu trop socialiste dans le passé.
Particulèrement remontée en janvier contre la « parité piétinée », Géraldine Poirault-Gauvin, élue dans le XVe arrondissement, avait rapidement renoncé à présenter sa candidature aux législatives, « avec regrets, mais dans l’intérêt général » de son parti. Elle assure toutefois qu’elle défendra la parité « dans le cadre de la réorganisation de l’UMP qui interviendra au lendemain des législatives et à l’automne. »
Reste un cas particulier. Dans la 4e circonscription, Brigitte Kuster maintient sa candidature face au candidat investi par son parti, Bernard Debré. Mais elle récuse le terme de dissidence : elle s’est mise en congé de l’UMP, « en accord avec Jean-François Copé », le patron du parti. Sa candidature, en tous les cas, ne risque pas d’empêcher la droite de conserver son siège de député dans une circonscription qui a voté à 75% pour Nicolas Sarkozy le 6 mai.
Elles étaient deux représentantes de l’UMP parisienne à siéger dans l’Assemblée nationale sortante. Si Brigitte Kuster réussit à s’imposer en juin dans les urnes face au candidat officiel du parti, il n’y aura plus qu’elle. Car si l’UMP a investi 5 femmes sur les 18 circonscriptions parisiennes (1), il s’agit de 5 circonscriptions difficilement, voire pas du tout, gagnables : au deuxième tour de la présidentielle, François Hollande y a obtenu entre 58% et 72% des suffrages exprimés.
(1) Valérie Paparemborde dans la 3ème, Claude-Annick Tissot dans la 7ème, Anne-Sophie Grouchka-Souhaité dans la 9ème, Nathalie Fanfant dans la 15ème et Roxane Decorte dans la 17ème.
Photo © UMP. Rachida Dati le 7 mai 2012.