Les productrices américaines Elizabeth Karlsen et Christine Vachon à un « talk » Kering à Cannes
Femmes et cinéma, le sujet est omniprésent au Festival de Cannes. Colloques et rencontres se succèdent, des pavillons du Marché du film aux suites luxueuses des hôtels. A quoi s’ajoute la polémique sur les talons…
Une nuée de femmes a envahi la Croisette : pas seulement des actrices et people perchées sur de vertigineux talons, plutôt une mobilisation générale de professionnelles du septième art.
Lundi 18 mai, au pavillon de la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) soudain devenu trop petit, se pressaient réalisatrices, programmatrices, productrices du monde entier pour un colloque organisé par Women’s Film Festival Network, le festival des Films de Femmes de Créteil et Women and Hollywood.
Le sujet ? Délibérément guerrier : « Les stratégies du succès ». L’occasion pour la présidente de la SACD Sophie Deschamps de remarquer que « partout dans le monde, les femmes en ont assez d’être reléguées sur des strapontins et d’avoir des carrières en pointillés ».
Voir : Les femmes de cinéma en campagne à Cannes
Pendant ce temps Salma Hayek ouvrait la série de « talks » Women in Motion organisés par le groupe Kering (de son mari, François-Henri Pinault) partenaire du festival pour cinq ans.
Voir : Le Festival de Cannes va s’interroger sur « les femmes et l’industrie du cinéma »
Toute la semaine, les rencontres Kering se succèdent dans une suite du prestigieux hôtel Majestic avec beaucoup de beautiful people.
« Pourquoi le seul domaine du cinéma dans lequel les femmes gagnent plus d’argent que les hommes est-il le porno ? », interrogeait Salma Hayek. Avant de souligner que le milieu du cinéma américain comprend tout de même, peu à peu, que les femmes peuvent aussi rapporter de l’argent derrière la caméra et comme productrices.
« Pourquoi le seul domaine du cinéma dans lequel les femmes gagnent plus d’argent que les hommes est-il le porno ? » Salma Hayek |
Le marché du film cannois s’intéresse d’ailleurs particulièrement cette année aux projets réalisés par des femmes, portés par l’intérêt croissant de pays comme la Chine ou la Corée du Sud. Car les femmes sont aussi des spectatrices qui ne s’intéressent pas forcément qu’aux 50 Nuances de Grey et aux comédies romantiques… Espérons en tous cas que les paroles échangées pendant le Festival sur ces sujets ne soient pas que du vent et débouchent sur des actions concrètes.
Le récent « talon-gate » qui a électrisé la Croisette, mardi 19 mai, en est un bel exemple : comme chaque année, des festivalières se sont fait refouler du tapis rouge pour « non port de talons ». Mais soudain la nouvelle a fait le tour des médias.
Voir : A Cannes, la controverse des talons
Même si le directeur du festival, Thierry Frémaux a aussitôt démenti l’obligation du port de talons hauts pour la montée des marches et évoqué une simple « rumeur » (l’AFP lui ayant sagement emboîté le pas), les exemples de refoulées à cause de chaussures trop plates sont légion. Donc depuis mardi soir, le grand jeu consiste pour certaines à monter les marches sans talons (ci-dessous, le choix de la productrice américaine Christine Vachon), et les vigiles sont soudain devenus beaucoup plus coulants…
My red carpet footwear pic.twitter.com/c2P99XvGXz
— Christine Vachon (@kvpi) May 19, 2015