
Il eut été préférable de laisser les images faire sens en chacun de nous en fonction de notre propre avancement, de notre propre engagement. Rappelez-vous le film Notre pain quotidien. Pas un mot, mais quelle force ! Et si la parole était vraiment nécessaire, celle, un instant empruntée à Hubert Reeves, Théodore Monod, Salvador Dali, Pierre Rabhi, dans de courtes séquences judicieusement choisies, aurait été suffisante. C’est dommage. J’aime le parti pris d’avoir fait un film sur l’homme, de nous avoir tendu ce miroir qui montre nos incohérences, notre agitation. Mais j’aurais aimé aussi qu’on se reconnaisse davantage.
En fait, si j’en veux un peu à Nicolas Hulot, c’est que j’espérais qu’il fasse ce film à succès, qui aurait été vu par des milliers de spectateurs venus grâce au bouche à oreille, et qui aurait peut-être fait changer quelques uns d’entre eux, ce qui aurait déjà été une grande victoire. Oui, je sais bien, rêver à ce film là, est utopique. Mais je veux toujours croire que rien n’est impossible. Pourtant, l’iceberg est là. Je le vois et, moi aussi, j’observe avec ahurissement les gens continuer à danser.